Marketing et Communication

TDAH et créativité : penser autrement, communiquer autrement

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Dans le monde des communications, où les idées fusent, où l’agilité est une qualité essentielle et où l’on jongle constamment avec le chaos créatif, on pourrait croire que le TDAH est monnaie courante. Pourtant, on en parle peu. Encore moins dans les cercles de direction.

Le TDAH, on l’entend souvent aborder par des personnalités publiques ou des humoristes, avec humour et autodérision. Mais dans le milieu professionnel — surtout quand on porte les chapeaux de gestionnaire, stratège ou créatif —, c’est un sujet qu’on garde souvent pour soi. Par peur du jugement. Ou parce que certaines idées préconçues persistent encore : le TDAH serait synonyme de désorganisation, d’inconstance, d’un manque de structure.

Mais dans mon cas, c’est tout le contraire.

Le TDAH est devenu, avec les années, un véritable moteur de création et d’innovation. Il m’offre une manière de penser qui sort du cadre. Il me permet de connecter les idées autrement, d’anticiper des enjeux invisibles, de construire des concepts qui surprennent. C’est une source d’intuition constante, un carburant créatif, mais aussi stratégique.

Je suis capable de plonger dans un focus profond, de déconstruire une problématique complexe et d’en faire émerger une vision claire. Mon cerveau est en mouvement constant, oui, mais j’ai appris à composer avec cette énergie et à en faire une alliée. Et si je suis spontanée dans mes réflexions, je suis tout aussi rigoureuse dans leur exécution. Perfectionniste, même.

Et c’est peut-être cette spontanéité qui rend le quotidien avec moi aussi… divertissant.

Mon équipe adore noter toutes les répliques mémorables qui sortent de ma bouche (je dois l’avouer, je leur fournis pas mal de matériel !). Lors d’un 5 à 7 organisé pour faire le bilan de notre année 2024, on a pris un malin plaisir à revivre nos moments les plus drôles et les anecdotes les plus marquantes. Sébastien nous avait même préparé une présentation rassemblant les meilleures perles de l’année, provoquant des fous rires incontrôlables. On a ri jusqu’à en pleurer. Et je crois sincèrement que ce sont ces moments de légèreté — et cette capacité à rire ensemble, même de nos petites imperfections — qui renforcent notre esprit d’équipe.

Ce diagnostic, je ne l’ai pas partagé tout de suite. Mais lorsque je l’ai fait, quelque chose de puissant s’est installé dans l’équipe. Une dynamique nouvelle, plus honnête, plus consciente, plus humaine. On s’est permis de mieux se comprendre, d’en parler, de reconnaître nos forces respectives au-delà des étiquettes.

Dans notre industrie, où la performance créative est valorisée, mais où la charge mentale est bien réelle, on gagnerait à ouvrir ces conversations. À comprendre que la neurodiversité n’est pas un frein, mais un angle de vision supplémentaire. Une autre façon de lire le monde. Et dans un métier qui repose justement sur l’art de raconter, de connecter, de faire vivre des idées… penser autrement peut devenir l’avantage le plus précieux.

À lire dans la section L’Éditorial, sous la rubrique « Les Insights d’Isabelle » : une chronique sans filtre, avec humanité… et une touche d’humour, juste ici

Isabelle Caza
Crédit photo : Mireille Caza

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