Chaque nouvelle année apporte son lot de nouveautés, d’évolutions et d’innovation. Voici les tendances numériques et de commerce électronique que la nouvelle année 2024 nous réserve, en compagnie des expert·es Pascale Turpin (Novatize) et Julien Jean (Locomotive).
L’omniprésence de l’intelligence artificielle
Sans surprise, l’IA se taille une place de choix dans cette liste des tendances de 2024.
L’IA en commerce électronique
L’IA va venir soutenir le commerce électronique de deux façons, indique Pascale Turpin, Lead Marketing chez Novatize. Tout d’abord, celle-ci pourra être mise en œuvre avec l’apprentissage machine pour améliorer les fonctions de personnalisation, de recommandation et de recherches des boutiques en ligne: «Par le passé, les données étaient documentées de façon plus manuelle, on pouvait tenter de prévoir quels produits proposer selon des recherches spécifiques dans une arborescence de produits. Par contre, avec l’apprentissage machine et les avancées en IA, on peut faire des recommandations beaucoup plus spécifiques. Ça devient de plus en plus précis, et ça crée plus de liens entre les données, donc les résultats sont plus pertinents et cohérents.»
Les dialogueurs profiteront aussi des avancées de l’IA. Par le passé, ceux-ci étaient construits avec, encore une fois, des arborescences de réponses créées à l’avance par un humain, ce qui pouvait rendre l’utilisation difficile ou frustrante. Pascale explique que l’utilisation de l’IA va rendre les dialogueurs beaucoup plus intéressants: «Plus la reconnaissance de la langue naturelle s’améliore, plus ils vont devenir faciles et agréables à utiliser, et ils seront également de plus en plus pertinents dans leurs interventions.»
Réalité mixte
Sur le Web, on pourra voir de plus en plus de réalité mixte, qui combine la réalité augmentée et la réalité virtuelle. Celle-ci pourra être utilisée de plusieurs manières pour offrir une expérience immersive aux consommateur·trices: Forbes donne l’exemple d’un concert offert en réalité mixte, où certaines personnes assisteraient avec un casque de réalité virtuelle et d’autres, qui assisteraient en personne, pourraient voir le public de réalité virtuelle grâce à des lunettes de réalité augmentée. Sur le Web, on peut penser à des applications en formation et en éducation, ou à des visualisations de produits, comme l’explique Julien Jean, Creative Director chez Locomotive: «La réalité augmentée devient essentielle dans l’expérience client en ligne, en particulier pour le e-commerce. Les entreprises intègrent ces technologies pour permettre aux consommateurs de visualiser virtuellement les produits pendant leur parcours d’achat, ce qui a le potentiel de repenser la manière dont les consommateurs interagissent avec les produits et les marques en ligne, en offrant des expériences plus immersives.»
Des destinations numériques personnalisées
En intégrant l’IA au cœur de l’expérience utilisateur, on peut pousser la personnalisation des contenus beaucoup plus loin. « Cela ouvre la voie à la création de contenus, produits et services adaptés aux besoins des utilisateurs offrant l’opportunité pour les entreprises de se rapprocher de la réalité de leurs clients », indique Julien.
Le développement durable
L’écologie numérique et le développement durable sont des préoccupations qui sont déjà très importantes, et continueront à l’être en 2024.
Écoconception et technologies durables
En numérique, comme on vous en parlait dans cet article, l’écoconception numérique est déjà un sujet chaud, et il continuera de l’être. En effet, dans son top 10 des tendances technologiques pour 2024, le cabinet d’études américain Gartner identifie les technologies durables comme une tendance : il prévoit que d’ici 2 027, 25 % des directeurs des systèmes d’information verront leur rémunération personnelle liée à leur impact sur les technologies durables.
Une préoccupation en commerce électronique aussi
Pascale Turpin identifie le développement durable comme une autre tendance importante en commerce électronique : « Les consommateur·trices sont à la recherche de marques qui sont sensibles à ça, qui vont mettre en place des pratiques plus vertes et plus éthiques. Les intentions de consommation des générations plus jeunes vont être en lien avec ça. » Le cabinet d’audit et de conseil PwC indique, dans son Rapport canadien du sondage Consumer Insights de 2023, que 64 % des Canadien·nes sont prêt·es à payer plus cher pour des produits à base de matériaux recyclés, durables ou écologiques, et que 63 % sont prêt·es à payer plus cher pour des produits vendus par une entreprise réputée pour son éthique.
Cybersécurité
La sécurité est une autre tendance qui se démarque à travers les différents domaines du numérique. Par exemple, l’implantation de la loi 25, qu’on démystifie pour vous dans cet article, vise à renforcer la protection des données personnelles que les individus partagent avec différents acteurs numériques. Il s’agit d’un défi pour les commerçants en ligne, entre autres, l’explique Pascale : « Beaucoup de mises à jour qui ont été faites par des géants du Web, par exemple la mise à jour de iOs 17, viennent limiter les paramètres de suivi qui peuvent être assignés aux utilisateurs. Pour les marketeurs, ça vient limiter l’information qu’ils sont capables d’avoir sur chacun des points de contact des utilisateur·trices. C’est un défi pour les entreprises parce qu’elles doivent adapter la façon de communiquer avec eux. » On voit également de plus en plus d’outils et de solutions de sécurité s’implanter sur le marché, comme les nouveaux produits de vérification numérique d’Interac par exemple.
Autres tendances en commerce électronique
Le commerce unifié
Le commerce unifié est une tendance qui est déjà bien présente aux États-Unis et en Europe, et qui fait son bout de chemin au Canada et au Québec. Pascale l’explique ainsi: «C’est là où on vient créer une expérience unifiée pour les comportements de consommation hybrides, comme lorsque tu magasines en ligne et tu vérifies si quelque chose est en stock en magasin pour ensuite aller le récupérer en magasin. L’idée, c’est de donner le plus d’options possibles pour que les consommateur·trices puissent choisir celui qui leur convient le mieux pour offrir une expérience uniforme sur l’ensemble des canaux de vente.» Le défi est de créer la connexion entre les données, ce qui est plus compliqué que ça en a l’air, mais cela s’aligne avec les attentes des consommateur·trices qui veulent des informations en temps réel ainsi que de la personnalisation des communications.
Le commerce vocal
Finalement, le commerce vocal est une nouveauté intrigante qui pointe le bout de son nez au Canada. Il s’agit de l’achat en ligne de produits via un assistant vocal, tel que Alexa ou Google. Cette tendance aussi est mieux implantée aux États-Unis, et les intentions d’adhésion sont de plus en plus fortes au Canada selon Pascale : «Novatize a fait une étude avec Léger l’été dernier, et chez les Canadiens en général, c’est 11% qu’ils l’ont déjà utilisé et 23% qui sont enclins à l’utiliser.» Elle explique qu’on parle plus d’achats courant, comme des achats récurrents de produits ménagers ou des abonnements. Elle indique aussi que le Québec et les provinces des Maritimes ont moins l’intention d’adhérer au commerce vocal, probablement à cause de la reconnaissance vocale moins avancée en français, encore moins avec les spécificités de langage des Québécois·es et franco-canadien·nes. On garde donc l’œil sur l’évolution de cette technologie et ses applications du côté anglophone.
