Retour sur la carrière de Normand R. Grenier, visionnaire derrière le Grenier aux Nouvelles.
1962-1976
Déjà passionné par l’univers de la publicité à l’adolescence, on lui fait savoir qu’il est trop jeune pour aller en pub et qu’il était préférable qu’il aille de l’autre côté du comptoir. C’est donc à l’âge de 17 ans que Normand se retrouve acheteur chez S. Coorsh & Sons, qui se spécialise dans l’alimentation. Il y travaillera pendant 12 ans ainsi que chez Robin Hood pendant 3 ans, laquelle avait acquis l’entreprise en cours de route. En 1976, un transfert à Calgary ne cadre pas avec ses plans d’avenir. Il saisit alors l’occasion pour se plonger dans la publicité une bonne fois pour toutes. Il décide alors de prendre une année sabbatique et de visiter le Japon avec sa femme Diane.
1977-1982
En compagnie d’un collègue (Richard Dubois), il fonde l’agence Votrimage à Saint-Jérôme. Le saut du domaine de l’alimentation vers la publicité n’aura pas été de tout repos. Ce fut cinq années difficiles, où la boîte visait les petites entreprises pour faire du porte-à-porte. Souvent, ces dernières ne comprenaient pas l’intérêt de faire de la pub. Normand avait indiqué se souvenir de ne pas pouvoir se verser un salaire à quelques reprises parce que l’agence ne faisait pas d’argent.
1982-1985
Essuyant l’échec de Votrimage du revers de la main, il obtient, en 1982, une attestation en publicité des HEC. Après tout, n’est-ce pas lui qui disait « J’aimais la publicité et je voulais voir ce que je pouvais y faire » ? Normand se fait embaucher chez BCP Publicité, où il agit à titre d’administrateur publicitaire. C’est à ce moment qu’il flirte avec les agences de publicité. Après un court passage chez Publicité Martin, en 1985, il lance Grenier aux images, une agence qui offre des services de photographie et qui poursuivra ses activités pendant un an.
1986-1992
L’année 1986 marque un important virage dans la carrière de Normand. Le Mondial de la publicité francophone, qui se tenait cette année-là, lui ouvre les portes du milieu associatif. Agissant en tant que bénévole au Mondial, le Publicité Club de Montréal le remarque et le recrute à titre d’adjoint général au directeur en 1987. Il y œuvre pendant cinq ans, où il s’occupe des communications du Club, mais aussi du bulletin de l’association. Il s’en inspire d’ailleurs pour lancer, en 1992, le Grenier aux nouvelles.
1992-2013
Fortement inspiré du bulletin du Publicité Club de Montréal, et celui créé pour le monde du cinéma par Jean-Pierre Tadros, il décide, de nouveau, de se lancer dans une nouvelle aventure. Normand fonde ainsi le Grenier aux Nouvelles, qui diffuse, à compter du mois d’août 1992, un bulletin consacré au monde de la publicité et du marketing. Les cinq premières années, le bulletin se résume à une page sur laquelle sont mentionnés les mandats des agences, les mouvements de personnel, les bons coups de la semaine en publicité et les appels d’offres. À l’arrivée des offres d’emploi, le bulletin gagne une page. Télé-Québec était d’ailleurs la première entreprise à vouloir publier une offre. À l’époque, le bulletin rejoignait de 10 000 à 15 000 personnes tous les lundis matins, alors que l’industrie comptait aux alentours de 45 000 personnes. Une vraie réussite pour cet entrepreneur passionné de pub depuis toujours.
Après avoir subi un AVC aphasique en 2011, Normand vend l’entreprise, en septembre 2012, à son adjoint, Eric Chandonnet, qui travaillait pour lui depuis 12 ans.
En rafale
On se souviendra de ces quelques réflexions de Normand sur...
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le succès du bulletin du Grenier aux nouvelles :
« Quand on a commencé, je savais que le milieu de la publicité aimait le commérage et que les gens aimeraient lire le bulletin pour savoir qui fait quoi, qui est rendu où, etc. Mais je ne pensais jamais que ça prendrait une telle ampleur. »
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les offres d’emploi : « Je ne compte plus le nombre de personnes qui m’ont dit qu’elles avaient trouvé un emploi grâce au Grenier.
Je suis très fier de ça. »
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l’Internet : « L’arrivée de l’internet a tout changé. Alors qu’au départ on pouvait parler à tous les présidents d’agence simplement en appelant, avec l’arrivée de l’internet, tout le monde s’est mis à demander des courriels ou à transférer les demandes à leur secrétaire. C’est aujourd’hui très difficile d’avoir de l’information. »
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l’avenir du Grenier aux nouvelles : « J’aimerais que le Grenier aux nouvelles perdure, et je crois que ce nouveau produit sera très apprécié par la communauté des communicateurs. »