Avez-vous vu cette tendance au « quiet quitting » qui circule sur les réseaux sociaux, notamment sur la plateforme de l’heure, TikTok? Des articles abondent sur le sujet depuis quelques jours. Mais qu’est-ce que le quiet quitting exactement? Contrairement à ce que le nom indique, il ne s’agit pas de démissionner en douce ni de faire le strict minimum. Il s’agirait plutôt de répondre aux attentes exigées au travail, sans plus. Pas d’extra mile.
Les commentaires sous les différentes publications sont mitigés. Si certain·es font l’éloge de remplir les fonctions d’une description de poste dans les heures normales de travail et vantent l’équilibre travail-vie personnelle, d’autres clament que le dévouement est important pour faire avancer sa carrière. Mary Ann Bayton, spécialiste des relations de travail, expliquait au National Post que développer un sain équilibre travail-vie est important, mais qu’aller au-delà du travail demandé n’est pas une mauvaise chose non plus. Bonjour aux âmes ambitieuses. Le problème, selon elle, c’est lorsque le dépassement est attendu sans compensation. Prenons l’exemple de deux personnes qui occupent le même poste. L’une d’elles est ultra ambitieuse, alors que l’autre répond aux attentes. L’autre ne devrait pas être punie pour simplement avoir fait le travail pour lequel elle a été embauchée à la base.
Bien que cette tendance résonne fortement auprès de la génération Z et des milennials qui se battent pour réécrire les règles du jeu au boulot, on note le réel problème sous-jacent : se sentir sous-estimé·e, le manque d’appréciation, et ne pas être rémunéré·e convenablement. On rejette la hustle culture pour prendre soin de sa santé mentale et physique. C’est précieux! Malgré le nom à connotation négative du phénomène quiet quitting, l’idéologie est aussi simple que cela : faire la besogne pour laquelle vous êtes payé·e, et ensuite rentrer à la maison et vaquer à vos occupations. Cela peut vous sauver d’un éventuel burnout lié au travail, ça peut aussi vous aider à établir de saines limites, et à prioriser ce qui compte vraiment. Victoria Grainger, la fondatrice de Wellness Works Canada, une association à but non lucratif pour la santé et la performance au travail, expliquait aussi au National Post qu’il était important que les employé·es expriment leurs besoins et établissent des limites saines qui évitent de nuire à leur santé psychologique.
Employeurs, n’ayez crainte : le quiet quitting n’implique pas réellement d’arrêter toutes tâches ou de quitter votre organisation. Il s’agit plutôt d’une réponse à la culture du hustling et à l’épuisement professionnel. Les travailleur·euses veulent arrêter d’aller au-delà de ce qui leur est demandé et refusent de faire les tâches pour lesquelles il·elles ne sont pas payé·es. Plusieurs expert·es s’accordent même pour dire que ça devrait être défini comme se réserver du temps pour prendre soin de soi. Depuis le début de la pandémie, on parle de bien-être, d’appréciation au travail, etc. Mais certaines organisations éprouvent encore de la difficulté à walk the talk.
Le moment est peut-être venu pour les employeurs de saisir la balle au bond et d’offrir plus à leurs équipes? Parlez-leur. Et employé·es, parlez à vos employeurs aussi. Vous n’en ressortirez que gagnant·es!