«KOI de 9 CHEZ LES JEUNES» - PAR VIRUS1334.COM Blogue sur le marketing jeunesse
Le 23 février dernier, Jean Charest faisait un discours d’ouverture à l’Assemblée nationale. L’éducation figure au chapitre des 5 priorités qu’il a énoncées.
Conscient de l’attrait qu’exercent les nouvelles technologies pour les jeunes, le premier ministre a donné un coup dur à l’industrie de la craie à tableau en annonçant, en grande pompe, l’intégration du tableau blanc interactif (TBI) dans 43 000 classes du Québec. De plus, il a déclaré que chaque enseignant se verra attribuer un ordinateur portable. Une nouvelle très réjouissante pour plusieurs et insécurisante pour d’autres enseignants plus conformistes.
Un tableau blanc interactif est un écran blanc tactile relié à un ordinateur via un câble ou sans fil. Un vidéoprojecteur se charge d'afficher l'écran de l'ordinateur, sur le tableau blanc. Il est possible d'effectuer à la main ou à l'aide d'un stylet (parfois les deux selon les modèles), tout ce qui est possible de réaliser à l'aide d'une souris, sur un format d'écran assez important (jusqu'à plus de 2m de diagonale). Le tableau est généralement fourni avec un logiciel dédié, qui permet de dessiner dessus d'une façon adaptée à l'écran tactile. En ce moment, trois principales plateformes se partagent le milieu scolaire québécois. Il s'agit des ACTIVboard, des SmartBoard et du Epson. Chaque technologie est différente et le choix d'une ou de l'autre relève des critères de sélection de chaque école.
Bien que le premier Tableau blanc interactif de type «Smart Board» a été introduit en 1991, l’intégration dans les écoles comme un outil pédagogique crédible est bien récent, principalement ici au Québec.
Le TBI est utilisé dans les classes de plusieurs pays, comme la Grande-Bretagne, le Mexique, les États-Unis et une trentaine d'autres pays dont la France, la Russie, l'Autriche, la Grèce, l'Irlande, les Pays-Bas, la Lituanie et le Canada.
Cette annonce très intéressante ouvre à un monde de possibilités. Bien que nous ne puissions brosser un tableau précis des ambitions du gouvernement québécois face à cette technologie, nous pouvons présumer que certaines maisons d’éditions de manuels scolaires numériques et d’applications pédagogiques multiplient les rencontres pour profiter de cette manne. Déjà à l’agence, quelques-uns de nos clients dans le domaine de la sensibilisation des jeunes nous questionnent sur les possibilités d’adjoindre une application pour cette nouvelle technologie. Ils estiment que cette technologie permettrait de mieux outiller les professeurs afin qu’ils intègrent plus efficacement leurs programmes par le biais de leurs cours magistraux. Nous imaginons que suite à l’intégration complétée de tous les tableaux, certaines personnes devront se pencher sur un code d’éthique et de conduite à l’attention des professeurs sur le contenu qu’ils pourront diffuser en classe.
Plusieurs questions importantes découlent de l’intégration de cette technologie:
Les professeurs sont-ils prêts à se servir de ces outils?
Sinon, quel sera le coût des formations pour apprendre à les utiliser?
Auront-ils droit à des logiciels pertinents? Seront-ils évalués? Correspondront-ils aux exigences des niveaux primaires et secondaires?
Pourront-ils avoir du matériel libre?
Une grande partie du Québec rural n’a toujours pas accès à un fournisseur Internet. Que va-t-on faire avec ces régions?
Les statistiques publiées par le Gouvernement du Québec par le Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport dans une étude de 2010 démontrent que les technologies de l’information et de la communication (TIC) ne sont intégrées que par moins de la moitié des enseignants à travers le Québec.
Nous espérons sincèrement que l’insécurité, l’inaccessibilité ou la méconnaissance face aux technologies de certains enseignants feront plutôt place à une ouverture et un enthousiasme qui permettra enfin de repenser technologiquement l’école. D'ici là, nous pouvons déjà supposer que certains formateurs et consultants feront une petite fortune au cours des prochains mois. En effet, il faut suivre une formation complète pour bien saisir le fonctionnement de l'appareil.
Si les formations sont de qualité et que les résultats se font probants, nos écoles québécoises pourront peut-être intéresser plus de jeunes et minimiser une partie du décrochage scolaire.
Dans la lecture des écrits sur le sujet, les critiques se multiplient sur les tableaux blancs interactifs: des technologies récentes et futures plus efficaces, le temps d’exposition des jeunes devant les écrans, les coûts importants de la technologie, une porte d’entrée pour de la publicité pour les jeunes à travers des références web accessibles en classe, pour ne nommer que celles-ci.
L’intégration du crayon de plomb dans les années 1900, la calculatrice de poche en 1970, l’ordinateur dans les années 1980 ont fort probablement généré autant de réticences à cette époque. Il est important comme société de bien préparer nos jeunes au milieu du travail, de donner une importance capitale à notre système d’éducation et de se donner tous les outils nécessaires pour moderniser l’éducation et sortir de notre zone de confort. De nouvelles technologies verront le jour sous peu. Je vous invite simplement à visiter les sites officiels d’Apple et de Microsoft dans la section sur l’éducation pour réaliser que nous devons rapidement s’adapter pour que le Québec continue de se démarquer à l’échelle mondiale.
Le futur nous dira si nous avons su profiter pleinement des possibilités des nouvelles technologies et faire de nos jeunes, des concitoyens instruits, sensibilisés et compétitifs à l’échelle mondiale. D’un point de vue marketing, les nutritionnistes, les intervenants et les différents acteurs de projets de sensibilisation se réjouiront des nouvelles possibilités s’offrant à eux, s’ils y ont accès.