Au moment de notre première rencontre, la majorité de mes clients diront connaître ce qu’ils ne veulent plus, mais avoir du mal à préciser ce qu’ils voudraient plutôt.  L’énoncé de leur objectif professionnel consiste en une longue liste de choses à éviter. Certains voudront fuir les heures supplémentaires ou ne plus avoir à affronter la congestion sur les ponts pour se rendre au travail,  d’autres voudront esquiver les entreprises sans vision, ou les gestionnaires enclin à la microgestion.  En somme, tous recherchent une situation d’emploi qui ne partagera pas les travers de celle qu’ils tentent de quitter.

Ces clients me demandent souvent s’il « est normal » de savoir ce qu’on ne veut plus avant de savoir ce que l’on veut.  Je ne saurais dire si ce phénomène est normal ou non, mais si je me fie seulement à mes propres observations, il est certainement très répandu.

Les raisons qui font en sorte qu’il en est ainsi me paraissent d’ailleurs assez évidentes : ces personnes adoptent une telle position en réaction à ce qu’elles ont expérimenté, elles rejettent ce qu’elles ont connu et déploré.  Lorsqu’il est question de définir ce qu’elles voudraient plutôt pour la suite de leur carrière, elles ne bénéficient pas de l’enseignement qu’apporte l’expérience.   Elles ne peuvent pas dire ce qu’elles aimeraient, parce que non seulement ne l’ont-elles pas expérimenté, mais dans bien des cas, elles ne connaissent pas ce qui existe au-delà de leur entreprise ou de leur secteur d’activité.   

Pire encore, très souvent, la seule connaissance qu’aura la personne des autres milieux d’emploi lui proviendra via les commentaires de personnes malheureuses dans leur situation professionnelle.  Elles pourront en venir à avoir l’impression que « c’est partout pareil », comme je le mentionnais dans mon article Les gens heureux n’ont pas d’histoire.

Pour pouvoir définir ses objectifs professionnels il est essentiel de posséder une bonne connaissance du marché du travail.   Comment peut-on vouloir quelque chose si on ne sait pas que ça existe?

Il n’y a pas de recette miracle ou de moyen parfaitement efficace et linéaire pour effectuer une exploration des options professionnelles, il faut tout d’abord élargir la portée de son regard sur le marché du travail.   L’outil le plus utile pour faciliter cette tâche, c’est la curiosité!

Pour connaître d’autres secteurs,  il est pertinent d’éplucher les sites d’emploi bien sûr, mais aussi de consulter diverses autres sources : l’actualité générale et l’actualité d’affaires, les ressources locales comme les chambres de commerce ou les répertoires d’entreprises souvent disponibles sur le site des municipalités visées (surtout si la localisation géographique est un critère), des outils de référence comme MonEmploi.com ou le site Information sur le Marché du Travail (IMT) d’Emploi Québec, les classements d’entreprise, par exemple ceux du Journal Les Affaires, et des répertoires d’entreprises comme celui du Centre de Recherche Industriel du Québec

Lorsque vous aurez amassé une large somme d’information sur les secteurs d’intérêts pour vous, il y a de fortes chances que des idées commenceront à poindre.  Vous pourrez alors approfondir la connaissance que vous avez des secteurs et organisations qui ont capté votre attention et éventuellement entrer en contact avec des gens qui travaillent dans ces secteurs, pour valider vos impressions.  Ce faisant, vous amorcerez le développement d’un réseau qui vous sera utile si vous décidez de vous orienter vers la voie explorée.

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