Affaires de l'industrie

Les magazines québécois asphyxiés par les hausses d’Éco Entreprises Québec

26 mars 2025

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Depuis plusieurs années, la viabilité de nombreux titres de magazines québécois est menacée par divers facteurs, notamment la diminution des revenus publicitaires, souvent en faveur des GAFAM, la prolifération des contenus numériques, la réduction des espaces alloués aux magazines chez les détaillants, ainsi que l’augmentation des coûts de production et de distribution. Aujourd’hui, une nouvelle menace pèse sur cette industrie : les hausses tarifaires imposées par Éco Entreprises Québec (EEQ), mettant en péril la survie de nombreux éditeurs.

Dans un communiqué, L’Association québécoise des éditeurs de magazines (AQEM) déclare comprendre les objectifs d’Éco Entreprises Québec, mais souligne que la forte augmentation des coûts de recyclage ces dernières années constitue une pression supplémentaire pour de nombreux éditeurs. En 2024, avec la réforme imposant de payer les frais en temps réel, les éditeurs se retrouvent contraints de supporter à la fois les coûts résiduels de 2024 et ceux de 2025, qui ont presque doublé par rapport à l’année précédente.

Les éditeurs de magazines québécois réitèrent leur demande de longue date d’être traités comme les journaux, qui bénéficient d’un appui gouvernemental les exemptant de tout frais liés à la collecte sélective. Ces frais compromettent la pérennité de nombreux titres, qui jouent pourtant un rôle essentiel dans le paysage médiatique et culturel du Québec.

En 2023-2024, les journaux ont reçu 4,3 millions de dollars via RecycleMédias pour couvrir la totalité de leurs frais de collecte sélective. En revanche, les éditeurs de magazines doivent assumer seuls ces coûts exorbitants, alors que leurs publications ne représentent que 0,5 % du contenu des bacs de recyclage.

L’AQEM se dit également curieuse de connaître la part des revenus d’Éco Entreprises Québec provenant des éditeurs de magazines. L’organisation espère que la contribution des magazines est proportionnelle à la part de leurs publications dans les flux de recyclage.

Des solutions concrètes pour un partage équitable
L’AQEM appelle le gouvernement à mettre en place un soutien financier spécifique pour les magazines afin d’atténuer l’impact des hausses tarifaires. Parmi les mesures proposées, l’AQEM suggère :

  • Une aide financière permettant d’absorber une partie des coûts de la collecte sélective, comme c’est le cas pour les journaux.
  • Une incitation pour Éco Entreprises Québec à investir une partie de son budget publicitaire dans
    les magazines québécois.
  • La mise en place d’un comité d’experts ou une commission pour situer l’éco- système médiatique québécois actuel, permettant de réfléchir à la situation des journaux et des magazines et aux défis imposés à cette industrie

L’AQEM et ses membres sont pleinement conscient·es de l’importance de la protection de l’environnement et du financement des infrastructures de recyclage. Cependant, il·elles refusent que les magazines soient les seuls médias à assumer cette charge. L’équité entre les différentes formes de presse est essentielle pour assurer la survie de l’information et permettre aux éditeurs de continuer à offrir un contenu de qualité sans être pénalisés par des coûts trop élevés.

L’Association québécoise des éditeurs de magazines attend des actions concrètes de la part d’Éco Entreprises Québec et du gouvernement afin de rectifier cette situation.

AQEM

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