Six ans après son lancement, le prestigieux concours Idéa, piloté par l’Association des agences de communications créatives (A2C) en partenariat avec la Société des designers graphiques du Québec (SDGQ), revient en force. Le Grenier vous convie une fois de plus aux « Brin de jasette », où les président·es des jurys – Création publicitaire, Design, Craft/Production, Produits et expériences numériques, Résultats d’affaires et stratégie, ainsi que Média – lèvent le voile sur les coulisses des délibérations.
Sous la présidence de Véronik L’Heureux, PDG chez Starcom Canada, le jury de la discipline Médias a récompensé les campagnes qui, au cours de la dernière année, ont su élever le produit média grâce à une utilisation pertinente et stratégique de l'innovation.
Composition du jury :
- Véronik L'Heureux, PDG, Starcom Canada (présidence)
- Elizabeth Henry, associée, présidente-directrice générale, Adviso
- Marlène Hins, vice-présidente, marketing et communication, BMR
- Frédéric Pelletier, chef de pratique, social, Cossette Média
- Esteban Martinez Avalos, directeur de groupe, stratégie, commerce et partenariats, GroupM Nexus
- Catherine Viau, directrice, stratégies marketing et image de marque, Héma-Québec
- Valérie Leclerc, directrice principale, média, Jungle Média
- Pascale Boulanger, directrice générale, La Bande
- Émélie Brunet, VP talent et écosystème, Mila
- Nour Hanna, superviseure de groupe, stratégie, Omnicom Media Group
- Jean-Paul Sclapari, directeur général ventes et partenariats, Québec, Pelmorex Corp.
- Audrey Dignard, vice-présidente, lead client, Publicis Montréal
Grenier aux nouvelles : Qu’est-ce qui a le plus évolué dans votre discipline ces dernières années ?
Véronique L'Heureux : La transformation de la pratique média s'est accélérée de façon extraordinaire, alors que la pression sur les budgets marketing s’est amplifiée dans les dernières années. Dans ce contexte, agences et annonceurs font preuve d'une créativité qui se fait davantage dans la finesse stratégique que dans le big and shiny. Le jury de cette année était particulièrement sensible à la démonstration d'une approche bien ficelée, où le média servait réellement à élever l’insight et la grande idée. Aucun cas qui ne pouvait démontrer des résultats clairement attribuables à une robuste stratégie média ne pouvait se hisser dans le haut du palmarès.
GAN : Y a-t-il une approche ou une tendance qui s’est démarquée cette année ?
VL : Les catégories de la discipline Média ont été revues cette année afin que les soumissions soient davantage évaluées sur la base de leur contribution dans un contexte défini, plutôt qu’en fonction du type de média utilisé. Cela a eu comme impact positif de mettre davantage en lumière l’approche stratégique intégrée plutôt qu’une approche tactique dans un canal spécifique. Ainsi, bien que les données et la technologie occupent toujours une place importante, elles ne sont plus mises autant de l'avant dans les soumissions. C'est leur contribution aux insights et à la performance qui prime. C’était franchement inspirant de voir autant de stratégies de contenu hyper pertinentes pour les marques et des campagnes de performances bien pensées et exécutées qui ont livré des résultats d’affaires tangibles.
GAN : Quel a été le plus grand défi de votre rôle de président·e de jury ?
VL : Avant même le début de la délibération, je savais que mon principal défi serait de ne pas donner mon opinion sur les projets. Et je confirme que ç’a été très difficile! J’ai passé beaucoup de temps à former le jury car j’accordais une grande importance à la diversité d’expériences et d’expertises que chacun·e pouvait apporter afin d’enrichir les échanges et provoquer des discussions de fond. La passion était tellement palpable lors des délibérations que je devais constamment réfréner la mienne pour m’abstenir de me lancer dans la mêlée. Et au final, les membres du jury ont fait un travail extraordinaire qui ne nécessitait absolument pas une voix de plus!
GAN : Quel est le conseil ultime que vous donneriez aux futur·es soumissionnaires ?
VL : Même s’il s’agit de média, vous avez une histoire à raconter. Le fameux "fil rouge" doit être présent et pertinent. Malheureusement, certains cas sont écartés par manque de cohésion entre la stratégie et l’exécution ou parce que les résultats ne sont pas en lien avec les objectifs énoncés préalablement. Le jury analyse près d’une centaine de soumissions, alors pour se démarquer, il faut faciliter la compréhension de votre cas. L’articulation claire de votre grande idée, c’est ce qui sera le plus porteur.
GAN : Enfin, auriez-vous une petite anecdote ou un fun fact des délibérations à partager ?
VL : Outre que nous avons appris très tôt dans la journée que plusieurs d’entre nous sont maladroit·es, et que nous étions possiblement le jury ayant le plus puisé dans la réserve à snacks de l’A2C, le plus marquant demeure que malgré le sérieux du travail, l’ambiance était légère et empreinte d’humour. Quelques remises à l’ordre ont d’ailleurs été nécessaires.
GAN : Finalement, une autre pour la route, surtout dans le contexte actuel. Comment décririez-vous le talent québécois/canadien ? Comment notre créativité se démarque ?
VL : Résilient, créatif, fier et optimiste.