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Idéa 2025: Brin de jasette avec Véronique Poulin

par Grenier aux nouvelles 14 avril 2025

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Six ans après son lancement, le prestigieux concours Idéa, piloté par l’Association des agences de communications créatives (A2C) en partenariat avec la Société des designers graphiques du Québec (SDGQ), revient en force. Le Grenier vous convie une fois de plus aux « Brin de jasette », où les président·es des jurys – Création publicitaire, Design, Craft/Production, Produits et expériences numériques, Résultats d’affaires et stratégie, ainsi que Média – lèvent le voile sur les coulisses des délibérations.

Véronique Poulin

Sous la présidence de Véronique Poulin, présidente, productrice exécutive associée chez GORDITOS, les membres du jury de la discipline Craft/Production avaient pour mission de révéler au grand jour les artisan·es de l’image et du son qui, au cours de la dernière année, ont imposé leur marque dans l’industrie.

Composition du jury :

  • Véronique Poulin, présidente, productrice exécutive associée, GORDITOS (présidence)
  • Magali Loiselle, directrice générale, Association des producteurs publicitaires
  • Jean-François Asselin, réalisateur, Cinélande
  • Jacob Gauthier-Robitaille, concepteur sonore/mixeur, Lamajeure
  • Le GED, réalisateur, Les Enfants
  • Claudia Lemire, productrice exécutive, LG2
  • Frédéric Milot, associé, chef de la postproduction, SHED
  • Marc-Antoine Lambert, vice-président, producteur exécutif associé, SOMA
  • Sara Mishara, directrice photo
  • Marka Rankovic, monteur pigiste

Craft/Production

Grenier aux nouvelles : Qu’est-ce qui a le plus évolué dans votre discipline ces dernières années ?

Véronique Poulin : Déjà, c’est important de préciser que les prix Idéa Craft/Production sont là pour honorer le travail des artisan·es qui rendent possible les idées. Quand une création se rend jusqu’à nous, notre travail est de rassembler les meilleur·es artistes pour lui rendre grâce. C’est un amalgame de disciplines et d’artisan·es qui lui donnent vie. C’est le talent d’ici qu’on voulait vraiment récompenser au sein du jury Craft/Production.

On a d’ailleurs remarqué une hausse des soumissions cette année — on a senti que nos artistes avaient envie de se faire valoir. C’était donc notre mandat de leur donner cette reconnaissance.

GAN : Y a-t-il une approche ou une tendance qui s’est démarquée cette année ?

VP :
Ça prend encore de l’humain pour faire du beau et du bon. La preuve ? La grande majorité des pièces nous ont fait vivre de réelles émotions. Que ce soit par la légèreté et le rire, ou par la sensibilité et la beauté… C’est le travail minutieux d’artistes qui ne peut pas être aussi facilement remplacé par de nouvelles technologies comme l’IA, pour ne pas la nommer. On a senti que les artisan·es ont voulu plus que jamais défendre la création et l’humain derrière. Tout le monde a mis du cœur en 2024. 

GAN : Quel a été le plus grand défi de votre rôle de présidente de jury ?

VP : Mon défi était de ramener le focus sur la discipline Craft/Production vs le concept. Je voulais qu’on s’attarde à l’excellence de l’exécution dans un contexte de pub, peu importe le produit ou la marque. L’idée était d’avoir une vue d’ensemble de toutes les pièces soumises et de mettre le plus possible la lumière sur des métiers souvent dans l’ombre. 

Je voulais que nos échanges se passent dans le plus grand respect, dans l’ouverture et dans le fun. J’ai été comblée par mon jury.  On n’a pas jugé à la grosseur du budget, mais à la finesse du détail, à l’âme d’un montage ou à la lumière d’un plan. Le vrai craft, c’est celui qui élève l’idée. Celui qui marque. Ce n’est pas le plus cher, mais celui qu’on ressent.

GAN : Quel est le conseil ultime que vous donneriez aux futur·es soumissionnaires ?

VP : C’est sûr que pour nous en Craft/Production, on est souvent des individus ou de petites entités à soumettre. On n’a pas d’équipe pour monter des études de cas élaborées en craft. Je dirais que déjà vaut mieux oser joindre le plus possible d’éléments aux soumissions qui permettent de juger ce qui rend l’exécution unique. C’est déjà un bon départ. 

Enfin, auriez-vous une petite anecdote ou un fun fact des délibérations à partager ?

VP : Je dirais que je reprendrais sans hésiter le même jury une prochaine fois. On a eu des échanges ouverts et francs dans une ambiance vraiment sympathique. Ça reste que le plus difficile était bien évidemment de trancher, mais avec des gens de cœur et maîtres dans leur discipline respective, on a su respecter notre temps de délibération. On a fini à 19 h pile… Comme sur l’horaire. Des vrai·es pros… Habitué·es de livrer hahaha!

GAN : Finalement, une autre pour la route, surtout dans le contexte actuel. Comment décririez-vous le talent québécois/canadien ? Comment notre créativité se démarque ?

VP : On n’a absolument rien à envier aux talents d’ailleurs. Au Québec, on fait beaucoup avec peu. C’est loin d’être une faiblesse, c’est notre force. Faut y rendre hommage plus que jamais, dans un contexte exigeant face au monde. Le vrai craft, c’est quand la création dépasse les moyens. C’est ce qu’on voulait honorer cette année. J’espère que cette cuvée Craft/Production donnera envie aux artistes de se faire entendre avec fierté.   

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