En 2015, avec peu d’expérience dans le milieu, mais une vision audacieuse, Marco Bérubé lançait Mobux. Dix ans plus tard, son approche continue d’aider des milliers d’entrepreneur·ses québécois·es à reprendre le contrôle de leur marketing numérique et à faire prospérer leurs affaires. Portrait de l’entrepreneur qui transforme son succès en tremplin pour les autres.
Crédit : Donald Robitaille
Se réinventer dans la tourmente
Les affaires allaient bon train pour Marco Bérubé. Il avait une équipe allumée, des clients fidèles et des mandats qui le stimulaient. Mais vers la fin de 2022, le contexte économique difficile a changé la donne. Face à des coupes budgétaires, les entreprises ont commencé à réduire leurs dépenses en marketing. Heureusement, Marco comptait sur une subvention du Programme canadien d’adoption du numérique (PCAN) pour absorber le choc. Du moins, c’est ce qu’il croyait.
Quelques mois plus tard, l’entrepreneur a perdu sa subvention et s’est trouvé confronté à un choix difficile : fermer boutique ou revoir son modèle d’affaires. Penser que Marco jetterait l’éponge serait bien mal le connaître. Lui, le marketeur atypique et tête de cochon autoproclamée, n’abandonne pas facilement. Ce n’est pas son genre. Plutôt, il a fermé son service de création de contenu et s’est concentré sur ce qu’il fait de mieux. « Ç’a été un coup dur, mais ça m’a permis de retomber dans ma zone de génie, dit-il, satisfait de la tournure des événements.
Cette zone de génie, autrement dit sa spécialité, c’est la formation de PME qui souhaitent s’outiller pour gérer elles-mêmes leur marketing numérique. Au lieu de suivre le modèle traditionnel de l’agence gardienne du savoir, Marco a choisi de démocratiser les connaissances qu’il a acquises – et qu’il continue d’approfondir – au fil de son parcours. Il a fait de l’empouvoirement de ses clients sa marque de commerce.
« Avant même de perdre ma subvention, je voyais un changement dans le comportement des entreprises. J’ai vite compris qu’elles voulaient être accompagnées pour gérer elles-mêmes leurs médias sociaux. Alors j’ai suivi cette voie. Parce qu’en affaires, ce n’est pas ton offre qui dicte le marché, c’est le marché qui dicte ton offre. »
Des micro-victoires qui font toute la différence
Jusqu’ici, Marco Bérubé a accompagné plus de 4 000 PME de la province grâce à des formations privées et à des cohortes de 12 semaines auxquelles participent des entrepreneurs de tout acabit : des propriétaires de restaurants à déjeuner, des coiffeurs, des entraîneuses sportives et plus encore. « L’un de mes derniers clients, c’est David Leroux, le fondateur de Ravi Design, une compagnie de chaussures sur mesure. J’ai vu sa communauté sur TikTok et sur Instagram exploser, et ça, ça me rend particulièrement fier », confie-t-il.
Dans la dernière année, il a également percé dans un secteur particulier : le courtage immobilier. Si bien que ses formations sont désormais accréditées par l’Ordre des courtiers immobiliers du Québec. « C’est exactement le type de personnes que je veux aider : des travailleur·ses autonomes pour qui la gestion des médias sociaux fait partie de leur longue liste de tâches. »
Marco Bérubé n’a jamais visé les grandes entreprises ou les personnalités connues. Il préfère se consacrer aux entrepreneur·ses qui, avec les bons outils, peuvent transformer leur quotidien. Et c’est là que son approche rejoint la célèbre technique Moneyball, un concept qu’il a d’ailleurs approfondi dans son livre, Le Succès en affaires grâce aux médias sociaux : découvrez la technique Moneyball, nommé best-seller 10 mois après sa parution.
Inspirée d’une équipe de baseball professionnel qui a su surmonter son manque de budget grâce à une stratégie axée sur les statistiques et l’optimisation des ressources, cette philosophie s’applique aussi au marketing numérique selon Marco. « Je suis un underdog et je travaille avec des underdogs. Je ne fais pas affaire avec de grandes marques, mais si une coach en fitness, après ma formation, réussit à aller chercher 10 clientes de plus – et que ça fait la différence entre survivre et pouvoir enfin profiter de la vie –, c’est là que je ressens un sentiment d’accomplissement incroyable ! »
Pour lui, les petites victoires accumulées sont aussi importantes que les grands succès retentissants. Son travail ne se mesure plus en nombre de clients fixes, mais en milliers d’entrepreneur·ses qu’il a influencé·es, que ce soit par ses formations, ses conférences ou encore son livre. « Avant, j’avais une dizaine de clients avec des ententes annuelles et des KPIs précis. Aujourd’hui, je suis jugé sur l’impact que j’ai sur des milliers de personnes. »
Approfondir son savoir pour mieux le partager
Comment Marco Bérubé prévoit-il poursuivre sur cette lancée ? En continuant de se tenir à l’affût des nouvelles technologies et stratégies pour mieux former ceux et celles qui comptent sur lui.
« Mon travail de formateur est divisé en deux : je dois former, mais je dois aussi me former, explique-t-il. Je n’ai jamais prétendu enseigner, je vulgarise et j’apprends aux gens à faire ce que je fais dans la vie. Alors si je veux être un meilleur formateur, je dois moi-même continuellement me nourrir des tendances, tester les nouveaux outils et comprendre leurs avantages. »
Il explore aussi diverses façons d’intégrer l’intelligence artificielle dans son travail, l’utilisant comme outil d’idéation, de structuration et d’optimisation, une approche qu’il partage dans sa formation sur l’IA pour aider les entreprises à répondre aux besoins croissants en matière de productivité.
« J’applique ce que j’appelle la règle du 10‑80‑10. Le premier 10 %, c’est l’humain qui nourrit la machine et lui donne une tâche. L’intelligence artificielle fait ensuite 80 % du travail. Puis, l’autre 10 %, c’est à nouveau l’humain qui adapte ce qu’a fait l’IA à sa ligne éditoriale et à ses besoins. »
Une chose est sûre, c’est que l’entrepreneur ne manque pas de projets. Il mise particulièrement sur ses cohortes, un format qu’il perfectionne et qui rencontre un franc succès. Il prépare aussi un accompagnement dédié à la création de vidéos et de contenu, un besoin grandissant chez les entrepreneurs qu’il forme. En parallèle, il anime son balado La technique Moneyball et l’émission de radio Tout sur le numérique sur les ondes du FM 103,3, et planche sur son deuxième livre, où il applique la technique Moneyball non plus seulement au marketing, mais comme philosophie de vie.
« Je me suis rendu compte que j’ai appliqué cette approche à d’autres aspects de ma vie : mon entraînement, mon alimentation, mon épargne… Ce n’est pas juste une méthode pour le marketing, c’est une manière de penser qui peut aider à optimiser tout ce qu’on fait. »
Enfin, il développe une nouvelle facette de son travail : la direction marketing sur demande. Il accompagne déjà trois entreprises en supervisant leurs équipes marketing, en assurant un pont entre la direction et les spécialistes, et en les aidant à structurer leurs stratégies.
Entre formations, accompagnement, conférences et écriture, Marco Bérubé s’assure de rester fidèle à ce qui l’anime vraiment : transmettre son savoir et évoluer au gré des micro-victoires.
Crédit : Donald Robitaille