Affaires de l'industrie

Léa Vinson et Ian-Mathieu Ouellet de Pense Bon: pareils pas pareils

par Émilie Desgagné 6 mars 2025

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Léa Vinson l’admet : elle n’a pas peur de se penser bonne. Elle parle fort, déplace de l’air et exprime ses idées avec truculence. De son propre aveu, elle dégage une énergie qu’on aurait tendance à qualifier de masculine selon les stéréotypes de genre. Bref, après lui avoir parlé quelques minutes, on ne s’étonne pas trop qu’elle assure la présidence de sa propre boîte de production vidéo à impact social : Pense Bon. Celui qui l’accompagne dans ses projets et l’aventure entrepreneuriale depuis 10 ans, Ian-Mathieu Ouellet, incarne toutefois tout le contraire. Discret, posé et introverti, le réalisateur, scénariste et monteur est le yin qui complète le yang de sa fougueuse partenaire.

En affaires comme au tango
La dynamique du tandem derrière la boîte de production Pense Bon repose sur la complémentarité. Les forces de l’une pallient les manques de l’autre et vice-versa, et c’est ce qui leur permet de mener à terme une quantité impressionnante de projets documentaires et publicitaires inspirants. De récits de femmes déterminées à braver l’infertilité pour la clinique Fertilys à la vidéo nous faisant découvrir l’organisme Scène et sauve qui lutte contre les violences sexuelles en événementiel, Pense Bon met en lumière les histoires de ses clients avec brio notamment grâce à la synergie entre Léa et Ian-Mathieu.

Experte des communications et du marketing, férue de développement des affaires et spécialisée en responsabilité sociale des entreprises, Léa est généralement celle qui établit le premier contact avec les clients et élabore les concepts créatifs. Ian-Mathieu y apporte ensuite sa vision artistique – celle qui lui a valu de réaliser des projets d’envergure comme Les coulisses du Bye bye ou encore le documentaire sur la série Discussion avec mes parents diffusée sur les ondes de Radio-Canada. C’est en alliant leurs génies que les deux complices parviennent à proposer à leurs clients des idées porteuses et hautement réalisables dans les limites de leur budget.

Sur les plateaux de tournage, la paire travaille aussi ensemble, sans jamais se marcher sur les pieds, comme un tango parfaitement exécuté. « J’amène la capacité d’approfondir les discussions avec nos protagonistes, tandis que Ian-Mathieu maîtrise le côté technique, explique Léa. On a qu’à se regarder et on sait ce que l’autre pense. Pour nos clients, c’est un gain en efficacité extraordinaire. »

Deux cœurs à la bonne place
Cela dit, même les meilleurs duos brillent grâce à ceux et celles qui les soutiennent. En effet, le modèle d’affaires de Pense Bon repose sur une équipe solide et expérimentée, ce qui permet à la boîte d’offrir des conditions optimales à son monde. Pas de boys club, pas de paiements en retard, pas de hiérarchie rigide, pas de bullshit, souligne fièrement la présidente.

« J’ai énormément d’admiration pour les artisan·es avec qui on travaille, mentionne Léa. Ces gens-là ont des compétences que je n’ai tout simplement pas et contribuent à propulser la boîte. Je considère qu’ils contribuent au succès de Pense Bon et c’est super important pour Ian-Mathieu et moi de bien les traiter. »

Parce que même si elles ne partagent pas les mêmes traits de caractère, les deux têtes pensantes s’entendent toujours sur les valeurs qui les guident et qui sont au cœur de l’identité de Pense Bon. En effet, à titre d’entreprise certifiée B Corp, détenue par une femme et spécialisée en production vidéo à impact social, Pense Bon s’engage à mettre en œuvre des pratiques responsables, à amplifier les voix marginalisées et à mettre en lumière des enjeux cruciaux pour inspirer des actions positives.

Alignés sur ce qui compte
Arrive-t-il parfois qu’un rappel de ces valeurs soit nécessaire ? Oui, mais le compromis l’emporte toujours, assure Léa. Et ce, en grande partie parce qu’elle et son partenaire entretiennent sensiblement le même rapport à l’argent, pense-t-elle.

« Je pense qu’en entrepreneuriat, on ne parle pas assez du rapport à l’argent et c’est souvent ce qui mène à des échecs entre partenaires d’affaires. Ian-Mathieu et moi, on est très alignés là-dessus : l’argent n’est pas notre moteur. On préfère travailler à notre rythme sur des projets qui nous tiennent à cœur et avec des gens qu’on aime que de faire plein de projets hyper payants avec des entreprises et des gens qui ne partagent pas nos valeurs. »

Et cet alignement ne s’arrête pas là. L’un et l’autre veillent également à préserver le côté artisanal de la boîte tout en s’ouvrant aux nouvelles technologies, notamment à l’IA. Au gré des formations, leur perception de l’IA a évolué, les amenant à constater à quel point elle pouvait être un atout puissant, surtout pour les gens – comme eux – qui ont déjà une expertise bien ancrée.

« Les compétences qu’on a acquises au fil des ans ne peuvent pas être remplacées. On a tout le talent et les notions nécessaires pour faire le travail par nous-mêmes ; l’IA vient simplement les amplifier. Il arrive qu’on l’utilise pour peaufiner des questions d’entrevue, pour rechercher des statistiques ou pour approfondir nos connaissances sur des thématiques pointues liées aux projets de nos clients. Mais il reste qu’on fait du documentaire. Le cœur de notre métier, ce sont les gens, le vrai. »

De toute façon, en bons « vieux » millénariaux, comme dit Léa, la paire a l’habitude d’être à cheval entre deux mondes et de s’adapter. La preuve ? Ils s’adaptent l’un à l’autre depuis plus de dix ans. Léa, l’impétueuse, agréablement show-off. Ian-Mathieu, l’artiste sans prétention. Elle, sa René. Lui, sa Céline. Un duo dont on n’a pas fini d’entendre parler.

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