L’intelligence artificielle a beau être sur toutes les lèvres en ce début d’année, elle n’est pas la seule tendance à surveiller. À quoi peut-on s’attendre dans le monde du marketing et des communications en 2025? Voici un rapide survol des tendances de cette année avec Simon Bédard, v.-p. Stratégie chez Publicis.
Marketing durable, engagé et authentique
Les bonnes causes ont la cote. Que ce soit en adoptant des pratiques pour sauvegarder l’environnement et réduire l’empreinte écologique de son entreprise ou en s’alliant à une cause charitable, les opportunités de marketing durable et engagé sont multiples. Les consommateurs cherchent de plus en plus à appuyer des marques engagées avec leurs achats, et leurs attentes sont élevées, ce qui veut dire que peu importe le choix de la cause qu’on décide de supporter, il faut être authentique, explique Simon. «Si une marque fait d’une cause comme l’environnement la pierre angulaire de sa stratégie de marque, il faut que ce soit vrai et pas seulement une stratégie marketing.»
L’authenticité est une autre tendance qui se démarque de manière plus générale, autant au niveau du marketing traditionnel que du marketing social. Les consommateurs ont des comportements de plus en plus sophistiqués, et leur «détecteur de bullshit», comme le dit Simon, est de plus en plus aiguisé. Avant de recréer une tendance TikTok, de mettre un employé de l’avant sur les réseaux sociaux ou de se prononcer sur un enjeu, les marques doivent bien y penser, et pas seulement dans le département marketing. «On rentre dans une nouvelle ère du purpose marketing où il faut d’abord que les entreprises derrière les marques se questionnent sur les problèmes qu’elles veulent contribuer à régler, partout dans l’organisation. Ce n’est pas que le travail du marketing, sinon le vernis va craquer vite.»
Marketing interactif et ludification
Le marketing interactif n’est pas nouveau: les premiers exemples d’interactivité remontent à l’âge d’or du Web. «Lorsque j’ai commencé en agence, à une époque où les médias sociaux existaient à peine, la ludification était de tous les briefs. Chaque campagne comprenait un volet Web interactif qui visait à créer une expérience et de l’engagement. On parlait de advertainment», se souvient Simon.
L’interactivité et la ludification font un retour en force en 2025. On peut penser à l’application de réalité augmentée d’IKEA, qui permet de visualiser les meubles de la marque directement dans les pièces de sa maison grâce à des numérisations et des modélisations 3D. L’interactivité et la ludification peuvent aussi se retrouver en magasin, en mode «phygital», que ce soit en utilisant des écrans interactifs ou à travers une application sur téléphone intelligent. Il s’agit d’une façon mémorable de générer des émotions chez les consommateurs, en plus de lier leurs expériences de magasinage en ligne et en personne.
On va également pouvoir voir l’interactivité et la ludification à l’œuvre dans les événements. En effet, les événements hybrides sont devenus la norme depuis la pandémie, mais ils sont là pour de bon. Comment est-ce que ça se traduit dans la vraie vie? En plus de la diffusion en direct sur le Web qui va continuer d’évoluer, on peut aussi s’attendre à l’ajout d’outils interactifs qui permettent aux participants d’interagir avec le contenu, autant en personne qu’à distance. Ce genre de ludification permet également aux marques d’amasser des données sur les participants, leur permettant de s’améliorer pour les éditions suivantes.
Marketing social & influence
Quel avenir pour les influenceurs en 2025? Leur rôle sera toujours important, mais on peut s’attendre à un changement au niveau de l’identité de l’influenceur. Au revoir méga-influenceurs, et bienvenue aux micro-influenceurs et aux employés-influenceurs. Oui, vous avez bien lu: les employés prennent une place de choix dans les stratégies d’influence, avec la montée du EGC (employee-generated content), et ce, pas simplement sur LinkedIn. Forbes explique que le EGC favorise la transparence et l’authenticité, qui sont des facteurs importants pour les consommateurs comme expliqué précédemment, et qu’il peut aussi aider lors du recrutement.
Sinon, on met les consommateurs eux-mêmes de l’avant, de là la mention des micro-influenceurs. Les marques vont prioriser leur communauté de plus en plus : des clients qui sont déjà fidèles et qui peuvent contribuer à l’essor de la marque. Un parfait exemple au Québec est Womance et ses événements créés avec lg2 l’an dernier, durant lesquels les clientes étaient mises de l’avant. L’expérience était unique pour leur clientèle, et a fait beaucoup de bruit sur les réseaux sociaux par la suite.
Finalement, avec la venue de TikTok Shop aux États-Unis l’an dernier, on peut voir une opportunité grandissante du commerce directement sur les réseaux sociaux. Bien que TikTok Shop ne soit pas disponible au Canada, cela ne veut pas dire qu’une autre option ne se présentera pas bientôt. Instagram se positionne déjà comme une alternative solide de commerce social, il sera donc intéressant de suivre l’évolution de cette tendance localement.
En photo : Simon Bédard