L’intelligence artificielle s’est rapidement immiscée dans nos vies et le SEO (Search Engine Optimization) ne fait pas exception. Jean Hugo Filion, vice-président principal et directeur général, solutions numériques chez Cossette, nous partage ses réflexions sur comment l’IA redéfinit les pratiques de référencement traditionnelles.
Le rôle de l’IA dans l’évolution du SEO
Alimentés par l’IA, les algorithmes révolutionnent le SEO en rendant les résultats de recherche plus précis et personnalisés. Grâce au machine learning, ces algorithmes décryptent l’intention de l’utilisateur pour offrir des réponses mieux adaptées. Selon Jean Hugo Filion, l’un des principaux atouts de l’IA dans le SEO est cette capacité à mieux comprendre les besoins des utilisateurs. «L’IA permet d’analyser de manière plus fine les comportements des utilisateurs, ce qui aide à créer des contenus encore mieux adaptés à leurs attentes», dit-il.
Plutôt que de se concentrer uniquement sur l’optimisation des contenus pour les moteurs de recherche traditionnels, les expert·es SEO devront également penser à la recherche conversationnelle, notamment via les assistants vocaux ou des outils de recherche innovants propulsés par l’IA, comme SearchGPT, annoncé par le géant de l’intelligence artificielle, OpenAI. «On passe d’une pensée basée sur les mots-clés à un approfondissement important de la compréhension de la sémantique des requêtes grâce à l’IA. Il faut générer des contenus qui s’intègrent dans les conversations.»
La création et l’optimisation de contenu avec l’IA
Le SEO a toujours évolué, mais avec l’IA, on passe à un niveau de sophistication supérieur, explique-t-il. En clair, les nouvelles capacités de l’IA permettent d’automatiser certaines tâches répétitives, mais aussi d’offrir aux expert·es SEO des outils plus précis pour détecter les tendances et différencier les contenus.
Mais cette sophistication accrue ne vient pas sans poser des défis. «Avec l’IA, on doit se poser des questions d’éthique», précise le V.-P. En effet, la capacité de l’IA à traiter d’immenses volumes de données soulève des préoccupations concernant la transparence, l’équité et la responsabilité. Dans un domaine comme le SEO, où l’objectif est d’améliorer la visibilité en ligne, il est plus qu’important de garantir que ces pratiques restent alignées avec des principes éthiques solides.
Les créateur·rices de contenu se retrouvent également face à un défi de taille : rester pertinent·es. «C’est un beau problème, admet Jean Hugo. Ça pousse à être encore plus pertinent·es. On ne peut pas s’en sauver avec des techniques de mots-clés. Les créateur·rices de contenu doivent être obsédé·es par les besoins des utilisateurs et veiller à ce que leurs contenus répondent à de vraies questions. Aujourd’hui, avec des outils comme ChatGPT, les questions posées sont souvent très humaines. Pour qu’un contenu se démarque, il doit donc vraiment apporter des réponses concrètes aux questions et aux besoins de l’utilisateur.»
L’intervention humaine dans la création de contenu garde une grande valeur ajoutée, car elle apporte une qualité unique et engageante qui résonne avec les utilisateurs. Cela permet au contenu de se démarquer sur un marché compétitif et d’établir une relation de confiance avec le public. «Le meilleur conseil que je puisse donner, c’est de toujours se recentrer sur l’utilisateur, recommande Jean Hugo. Au-delà des avancées technologiques, il est essentiel de comprendre ce qui l’intéresse réellement et comment il préfère consommer du contenu.»
Adapter ses stratégies SEO à l’ère de l’IA
Malgré les nombreux changements apportés par l’IA, les bases du SEO ne sont pas vouées à disparaître. Au contraire, elles évoluent pour s’adapter aux nouvelles technologies et aux comportements des utilisateurs. Jean Hugo est optimiste : «Les nouveaux outils disponibles ne suppriment pas les techniques SEO traditionnelles, ils les enrichissent.» Cela implique d’adopter des outils alimentés par l’IA qui automatisent les tâches et améliorent les classements de recherche et l’expérience utilisateur. Jean Hugo précise que les créateur·rices de contenu devront diversifier leurs canaux : «Il faut adopter une stratégie omnicanale pour rester compétitif».
Enfin, on n’oublie pas que le SEO est un processus continu. «La clé, c’est de rester agile. Les tendances évoluent vite, et il faut savoir les anticiper.» Comme Jean Hugo le rappelle, «tant qu’il y aura des sites web indexés par des moteurs de recherche, le SEO sera pertinent. Il ne faut pas oublier que derrière les moteurs de recherche, ce sont des géants comme Google qui continuent de faire évoluer leurs propres offres».
Jean-Hugo conseille également de continuer à surveiller la concurrence, surtout lors de grands changements. «Certains vont trop vite, d’autres trop lentement, mais il ne faut pas négliger de voir où en sont les autres. Regardez ce que la concurrence fait, évaluez leur positionnement, et réfléchissez à comment vous pouvez tirer votre épingle du jeu.»
Après tout, derrière chaque algorithme, il y a des êtres humains avec des besoins et des attentes spécifiques.
