Alors que le soleil se couche de plus en plus tôt et que les soirées se rafraîchissent — l’été tire à sa fin, snif ! —, c’est le moment idéal pour se plonger dans ce que cette saison télévisuelle a de mieux à offrir. Chose certaine, la télévision québécoise conserve une place de choix dans le cœur des téléspectateur·rices.
Productions québécoises, une valeur sûre
La rentrée télévisuelle au Québec est toujours excitante, où les (petits) écrans s’illuminent de nouveautés et de retours très attendus. Chaque automne, les chaînes rivalisent d’imagination pour séduire un public avide de divertissement, entre séries dramatiques, émissions de téléréalité et productions originales. Cette période décisive pour les diffuseurs et les annonceurs est marquée par des tendances bien ancrées, mais aussi par des évolutions dans la manière dont le public consomme du contenu.
Le Québec a toujours eu un faible pour les productions qui leur ressemblent, et cette année ne fait pas exception. Cet attachement se confirme avec des séries phares comme STAT et Indéfendable, qui continuent de captiver un large public. Tania Drapeau, vice-présidente en investissements audio-vidéo chez Omnicom Media Group, souligne : « Les productions québécoises ou les versions québécoises de certaines émissions ont la cote auprès du public. Même les jeunes, qui écoutent moins la télévision classique, sont avides de contenu québécois, mais consommé en streaming ».
Cet engouement pour le contenu local n’est pas prêt de disparaître. Selon Nathalie Bilodeau, directrice en investissements audio-vidéo chez Omnicom Media Group, la télévision québécoise a réussi à s’adapter et à se renouveler, en offrant des émissions qui touchent directement la culture et les valeurs locales. « On a encore notre histoire et notre star système, et même avec les changements technologiques, on continue d’avoir des productions qui résonnent auprès du public québécois ».
Nouveautés à surveiller
Que serait une rentrée télé sans quelques nouveautés ? Omnicom suit de près les lancements et note ses coups de cœur à surveiller. Parmi eux, la série Dumas, qui nous plonge dans l’univers des firmes de sécurité privée, signée Luc Dionne et produite par Fabienne Larouche.
Comme mentionné par Tania, pour ceux·celles en quête de thèmes moins conventionnels, la rentrée aborde des terrains moins battus : Les Armes, du scénariste Pierre-Marc Drouin, qui explore l’univers méconnu des forces armées et À propos d’Antoine, qui suit le quotidien d’une famille vivant avec un enfant autiste.
Sans oublier Chanteurs masqués, avec Sébastien Benoît comme nouvel animateur. Les attentes sont élevées, mais Tania et Nathalie sont confiantes, puisque l’animateur est généralement très apprécié du public. Et, pour les fans de téléréalité, Occupation Double, qui se transpose cette fois-ci au Mexique, reste un incontournable.
La version québécoise de Quel talent ! est également à observer selon nos expertes médias, qui ont bien hâte de voir la dynamique des juges et les talents cachés des Québécois·es. De plus, Télé-Québec nous offrira, en 2025, du contenu différent avec une compétition d’aventure nommée Épique.
L’adaptation des annonceurs
Côté annonceurs, l’automne reste un moment clé pour se faire voir, surtout avec toutes les nouveautés qui déboulent. La rentrée télévisuelle est marquée non seulement par les émissions à succès, mais aussi par l’adaptation des stratégies des annonceurs aux nouvelles habitudes de consommation. « Il est nécessaire de s’adapter, car le numérique prend une place croissante. Cependant, l’automne demeure un pari sûr pour l’ensemble des clients, tout spécialement la catégorie détaillant », explique Tania. « Mieux vaut viser cette période stratégique, surtout si le budget est limité », ajoute-t-elle.
La télévision se transforme, et avec elle, les stratégies d’achat. Nathalie souligne que la télé reste un pilier de notoriété pour les marques. « Il existe plusieurs façons d’acheter de la vidéo pour atteindre un public spécifique. La télévision reste stable, mais elle évolue, offrant de nombreuses possibilités pour les marques de se démarquer en utilisant divers supports pour capter l’attention du public. »
Consommer autrement
Les nouvelles habitudes de consommation influencent la manière dont les téléspectateur·rices abordent le contenu. Tania observe le phénomène du « binge watching » : habituée à regarder des séries en rafale sur les plateformes de streaming, l’audience enregistre les émissions télévisées pour les visionner de la même manière. Et à l’inverse, des plateformes comme Netflix et Amazon, autrefois exemptes de publicité, commencent à adopter des modèles économiques proches de ceux de la télévision traditionnelle, avec l’intégration de la publicité — signe que les frontières entre les deux mondes s’amenuisent. « Les publicités sur les plateformes numériques sont essentielles pour financer des productions de qualité. C’est grâce entre autre à ces revenus qu’on peut investir dans de bonnes productions », dit Nathalie.
La télévision linéaire conserve des atouts uniques, notamment pour les contenus en direct et les événements qui attirent des audiences massives, comme les Jeux olympiques de Paris récemment, révèlent Tania et Nathalie. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la télé linéaire et le streaming ne sont pas en guerre. Au contraire, ils se complètent ! « Les productions locales bénéficient d’une double visibilité, d’abord à la télévision, puis sur les plateformes de streaming, ou vice versa, dit Tania. Aujourd’hui, on parle de vidéo sous toutes ses formes. Pour les professionnel·les du média, c’est un écosystème complet où les plateformes, qu’elles soient numériques ou télévisuelles, se rejoignent pour offrir plusieurs points d’entrée aux consommateur·rices. Ces multiples canaux sont importants pour atteindre les gens à différents moments. »
Sur cette note, Nathalie et Tania souhaitent à tout le monde une bonne rentrée télé, soit « une belle saison en vidéo » !
Tania Drapeau et Nathalie Bilodeau