La fin de l’année a sonné. Il est l’heure de décrypter les diverses tendances de l’influence qui accompagneront les professionnels du marketing et de la communication en 2024. Après une année autour de l’influence responsable, des contenus exclusifs, de l’influence hors des réseaux et de la liberté des créateurs… à quoi pouvons nous nous attendre pour l’année à venir ?

1/ De créateurs à créAIteurs
Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, la frontière entre réalité et virtuelle n’est plus si facile à identifier. Et les créateurs sont de plus en plus nombreux à utiliser de multiples outils pour créer des contenus sensationnels, originaux et uniques.

On pense évidemment ici à l’intelligence artificielle, qui crée un véritable renouvellement de nos métiers. D’après Manon, “qu’on en ait peur, qu’on l’appréhende ou qu’on se familiarise avec elle, il est nécessaire de reconnaître que l’intelligence artificielle a ouvert la porte vers un monde rempli de milliards de possibilités créatives”. Que ce soit côté agence, annonceur ou créateur, il est aujourd’hui préférable de savoir manier ces outils pour les utiliser à bon escient, et ainsi épater vos audiences. Cela les influenceurs l’ont bien compris. En effet, d’après GWI, 74% des créateurs de contenus aimeraient avoir des formations sur l'intelligence artificielle et comment l'exploiter au service de leurs réseaux.

Des exemples de contenus ?
Au Québec, la marque de coloration semi-permanente, Manic Panic, s’est associée à Clark Influence afin d’imaginer une campagne avec une intelligence artificielle.

L’idée était d’utiliser Midjourney, afin d’imaginer le résultat d’une couleur capillaire avant de passer à l’action. Ainsi, les audiences ont été teasées, en créant de l’attente grâce à un avant-goût réaliste.

manic panic

En France, le célèbre créateur Antton Racca utilise régulièrement l’IA. Ainsi, il traduit automatiquement ses TikToks pour les diffuser sur un compte anglophone. Cette tactique lui permet ainsi de faciliter son travail afin de s’ouvrir à un nouveau public.

2/ Une influence, sans barrière géographique
Et oui, Antton Racca n’est pas destiné à être suivi par le public Français, aussi bien que Aly Brassard ne sera suivi que par des Québécois. Depuis quelque temps, et d’autant plus à l’avenir, nos influenceurs sortent de leur cadre et voyagent autour du monde.

Désormais, comme nous avons pu l'apercevoir précédemment, la question de la barrière de la langue est obsolète. Entre intelligence artificielle et traducteur automatique, les contenus n’ont plus de frontières. Vous avez déjà pu le constater sur TikTok ou encore YouTube, il est très très simple d’avoir accès à une traduction dans sa langue maternelle.

Et le roi en la matière est Mr. Beast. Ce créateur avait l’habitude de publier ses contenus sur différentes chaînes YouTube (MrBeast, MrBeast en français…). Désormais, c’est terminé! Pourquoi ? Tout simplement parce que désormais ses vidéos peuvent être traduites par la plateforme. Les utilisateurs n’ont qu’à choisir la langue souhaitée.

Les contenus sont traduits et s’ouvrent ainsi à de nouvelles communautés. Mais ce n’est pas tout. Les créateurs traversent les frontières. Littéralement cette fois-ci. Les influenceurs voyagent, rencontrent leurs collègues étrangers, pour créer des contenus uniques, liant leurs deux communautés.

Par le passé, de nombreuses rencontres entre pays se sont déjà réalisées. On pense notamment au Youtubeur français Aminematue qui a défié le streamer espagnol DjMario dans un match de football inédit, où ils ont pu exploiter tous les codes de la discipline (interviews, entrée sur le terrain, hymnes nationaux…).

Ces rencontres vont permettre aux influenceurs de créer des transferts d'audience. Ce genre d’activations peut être pensée pour des marques internationales, ou encore pour des acteurs du tourisme.

3/ Le marketing d’influence comme outil de recrutement
Réseaux sociaux et recherche d’emploi sont liés, oui. Mais ici, on ne va pas parler de LinkedIn. Mais bien de TikTok, d’Instagram ou encore YouTube. En effet, ces plateformes sont de plus en plus utilisées par les marques. Que ce soit à travers une stratégie social media, ou grâce au marketing d’influence. Leur objectif ? Communiquer autour de leur culture d’entreprise, leur marque employeur, et ainsi faire la promotion de potentiels postes vacants. Les créateurs de contenus se font alors porte-parole de la marque pour véhiculer diverses informations et inspirer les futurs employés.

Cette pratique est aussi populaire en Amérique du Nord, qu’en Europe. Côté Québec, la Sépaq a fait appel à Clark Influence et Adviso, afin de générer de l’intérêt chez les jeunes de 15 à 24 ans, pour leurs postes saisonniers. Trois influenceurs, comme Aly Brassard, très populaires auprès de la cible sur Instagram et TikTok ont été activés. Ils ont ainsi pu mettre de l’avant des divers types d’emplois et avantages offerts par la compagnie.

Côté France, de nombreux exemples ont également été diffusés, mais il en est un qui a marqué les esprits en 2023. Nous parlons évidemment de la marque de prêt-à-porter Camaïeu qui, pour son retour sur le marché, a fait appel à LA créatrice de contenus la plus populaire, Léna Situations. Un partenariat qui a fait couler beaucoup d’encre, et qui a naturellement généré de nombreuses candidatures.

lena

Et oui, LinkedIn devient démodé pour le recrutement. Pour déclencher des passions et des vocations, le large bassin des réseaux sociaux est à votre disposition.

4/ De créateur à employé, il n’y a qu’un pas
Restons dans le domaine des ressources humaines avec notre deuxième tendance. Faire appel à des créateurs de contenus pour des campagnes ponctuelles, c’est beau. Et si les marques capitalisaient à 200% sur l’esprit créatif et novateur de ces talents ? Comment ? En les intégrant directement dans les prises de décision et en les intégrant à leur département marketing/communication. Nous avons souvent vu des marques créer des collections avec des influenceurs directement. Mais certaines peuvent aller encore plus loin. Plus le créateur sera proche de la marque humainement parlant, plus les collaborations pourront être naturelles et authentiques.

Pour en découvrir un exemple, nous devons nous envoler au Royaume-Uni. L’iconique marque McCain a su identifier un lien logique, qui l’unissait à la célèbre drag queen, connue dans RuPaul’s Drag Race, Baga Chipz. Cette dernière a ainsi été recrutée en tant que «Creative Director». Différentes communications, incarnées par la créatrice, ont été diffusées sur ses plateformes sociales, portant ainsi les messages de la marque. Et cela en respectant l’univers et la ligne éditoriale de Baga Chipz.

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5/ Des créateurs ultra spécialisés pour des communications légitimes et authentiques
Beaucoup d’influenceurs « lifestyles » ont des communautés très larges, et permettent ainsi de toucher un public important. Cependant, lorsque l’on envisage ces créateurs dans le cadre d’un partenariat, les contenus peuvent paraître répétitifs. Et si on s’intéresse à des créateurs très spécialisés, nous nous rendons compte que ces derniers nous permettent de créer des campagnes qui sortent de l’ordinaire, tout en s’adressant à une communauté ultra engagée. Plus petite certes (dans certains cas), mais définitivement intéressée par le sujet en question et plus engagée.

«L’idée est de faire preuve d’originalité en adaptant le concept créatif d’une marque à la ligne éditoriale bien précise d’un créateur spécialisé», confie Manon Louasse, stratège chez Clark Influence. Avec ce genre de stratégie, il est fort à parier que le contenu sera inédit, unique et bien reçu par les communautés. Les influenceurs de niche apportent une particularité visuelle et créative qui fait la différence

Besoin d’une preuve ? En voilà deux.
Côté Québec, dans le cadre de leur campagne «Ambassadoigts», Cheetos a notamment fait appel à Marianne Plaisance. La créatrice a créé un support à Cheetos représentant les doigts pleins de miettes, image iconique de la marque. Comme à son habitude, le contenu sort des sentiers battus et marque les esprits, car sa marque de fabrique est omniprésente et respecte à 100% sa ligne éditoriale.

Et en France, toujours dans l’univers du DIY, la créatrice Alichuree a récemment collaboré avec la chaîne Ibis Styles. Elle a ainsi pu séjourner dans un de leur hôtel, mais pas que. Elle en a profité pour décorer l’une de leur chambre avec un DIY et créer ainsi un produit unique, à son image. Un DIY produit en double, afin de gâter sa communauté.

ibis

6/ Des formats, en dehors des réseaux
Nous connaissons nos créateurs de contenus préférés pour leurs prises de paroles sur leurs plateformes sociales. Mais que sera leur vie en dehors des réseaux ? Certains influenceurs n’hésitent plus à franchir les barrières du digital, afin de diversifier leur carrière et étendre leur audience. Et pour cela, les créateurs se tournent vers… les médias traditionnels. «Depuis quelques années, nous nous plaisons à opposer les médias traditionnels aux réseaux sociaux. Pourtant, il est évident que les uns inspirent les autres, et qu’en créant des connexions, une synergie entre eux, le succès sera au rendez-vous», déclare Manon Louasse. En effet, en France, nous nous sommes tous demandés pourquoi TF1 n’a pas identifié les contenus d’Océane sur YouTube comme une immense opportunité.

Mais, toujours en France, il existe d’autres groupes médias qui comptent sur l’arrivée de créateurs de contenus pour diversifier leurs programmes ou élargir leurs audiences. Ici, on pense surtout à HugoDécrypte qui arrive sur France 2, pour y dévoiler ses «interviews face cachée». Nous pensons également à Ophenya, influenceuse très populaire auprès des plus jeunes générations. Elle animera, aux côtés d’animateurs TV phares, l’édition 2023 de l’Eurovision Junior. Il s’agit ici d’un excellent moyen d’attirer un jeune public sur France Télévision, surtout à l’heure où le public français n’est pas le plus fan de ce concours musical.

Côté Québec, les médias ont aussi su identifier de belles opportunités, pour que des créateurs de contenus sortent de leur univers. C’est notamment le cas de Marianne Plaisance. Avec Ici TOU.TV, l’influenceuse est arrivée à la tête d’une web-série, «Marianne s’en mêle», dédiée à la rénovation et la décoration.

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Nous voyons ainsi de plus en plus de liens se créer entre les différents canaux. Nous avons bien hâte de voir la suite, et de découvrir les nouveaux projets des créateurs de contenus.

Nos six tendances identifiées nous amènent à un point irréfutable: l’influence continue de gagner du terrain et ne cesse de s’étendre, brisant ainsi toutes les barrières qui l’entouraient. Plus de limite géographique, plus de canaux prédestinés, plus de secteurs d’activités uniques… Le champ des possibles en influence devient de plus en plus vaste, et les opportunités sont grandissantes.

2024, on a hâte de voir ce que tu nous réserves !

manonManon Louasse, Creative strategist chez Clark Influence.

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