Une marque bien d’ici (surprise !) a décidé de se réinventer tout en préservant son héritage unique. Plongeons au cœur de la collaboration entre La Petite Bretonne et son agence Bunka.

«L’inventeur du croissant canadien»
Muni d’un diplôme d’apprenti pâtissier et tout juste débarqué du bateau en 1964, Serge Bohec s’est lancé dans la fabrication et la vente de madeleines. Travaillant dans une boulangerie dont les madeleines étaient «peu attrayantes», il a décidé de les faire lui-même et de les vendre de porte en porte. Jusqu’à voler la voiture de son paternel pour assurer les livraisons ! Malgré le manque de sérieux qu’on lui accordait (dû à son très jeune âge à l’époque) et les défis rencontrés, il persévéra. Si bien qu’un grand titre de journal l’a surnommé «L’inventeur du croissant canadien » quelque part au tournant des années 80. «Il souligne souvent que c’est son innocence qui a été à la base de la création de son entreprise», raconte sa fille, sourire aux lèvres. Vous la connaissez peut-être déjà sous les traits du sympathique logo. Actuellement vice-présidente logistique, Annick Bohec nous partage les fondements de l’entreprise familiale, au-delà des enfants. La Petite Bretonne, c’est une famille élargie de 250 artisan·nes qui s’affairent au quotidien pour fabriquer entre autres 50 000 ( !) croissants à l’heure.

L’innovation et la modernisation ont été des éléments clés de la croissance de l’entreprise, avec un accent particulier sur l’automatisation des processus de production. Encore aujourd’hui, Serge Bohec esquisse des plans de machines et de moules, et ce, toujours dans l’optique d’intégrer de nouvelles technologies, cherchant à maintenir la qualité tout en répondant aux demandes du marché, mentionne Annick. «Ce qui mérite d’être souligné, c’est la référence que constitue toute la machinerie et l’expertise développée par La Petite Bretonne, ajoute Benoit McNicoll, directeur de création chez Bunka. Des visiteur·euses du monde entier viennent observer les avancées, en particulier dans la création de moules qui préservent la qualité du produit. Ces installations est le fruit d’une combinaison d’idées, de machines à la fine pointe de la technologie et d’adaptations, démontrant ainsi le savoir-faire exceptionnel de l’équipe.»

bretonneBenoit McNicoll, Annick Bohec et Sabrina Chevrier

Métamorphose d’une icône
À l’aube de ses 60 ans, La Petite Bretonne a décidé non seulement de moderniser sa façon de travailler et de structurer son plan stratégique, mais également de revoir son image de marque. Cette démarche a conduit à la décision de rafraîchir entièrement son identité, dans le but d’uniformiser et de renforcer son image visuelle. Directrice marketing chez La Petite Bretonne, Sabrina Chevrier insiste sur l’importance de la reconnaissance de la marque par les consommateur·rices et la nécessité de mettre en avant l’expertise et le caractère québécois de l’entreprise. «Après des décennies avec un logo presque inchangé, on a ressenti le besoin de revoir notre image pour mieux représenter la diversité de produits et renforcer la reconnaissance.» Reconnue pour ses biscuits, mini-croissants, chocolatines et madeleines, la marque a dévoilé de nouveaux produits tout aussi alléchants, notamment des Danoises. D’où l’importance d’une image de marque qui s’adapterait à cette (nouvelle) diversité de produits.

Après une réflexion approfondie de deux ans et une collaboration étroite avec l’agence Bunka, ce projet ambitieux, qui marie habilement tradition et modernité, n’a pas été sans ses défis techniques, confie le trio. «Il y a eu de nombreuses contraintes graphiques et techniques, en particulier en ce qui concerne l’emballage, mentionne Benoit. Bien qu’un nouveau logo soit présent, on a rapidement réalisé que revoir les emballages était essentiel, car ils représentent le principal point de contact avec les consommateur·rices. On a identifié des lacunes, comme la visibilité du logo sur les sacs transparents. La structure des éléments graphiques a été un réel défi, car elle devait respecter une même logique afin d’arriver à une combinaison finale qui nous permettrait d’étendre la gamme autant que voulu, peu importe le type et format d’emballages.» «On a dû relever le défi de n’utiliser que trois couleurs maximum. Le tout en introduisant une nouvelle typographie et une palette de couleurs secondaires, plus vive et moderne qui nous donnerait des jambes pour dynamiser les contenus sur les différents canaux de communication. Des étapes clés pour moderniser l’image tout en préservant l’authenticité de La Petite Bretonne, sans la dénaturer», spécifie Sabrina.

Connexion émotionnelle
Ayant pour objectif de moderniser l’image de la marque, la campagne de repositionnement visait aussi à élargir les occasions de consommation des produits La Petite Bretonne, souvent associés au matin. La campagne Un monde de plaisirs savoureux  visait à dynamiser l’expérience de La Petite Bretonne, en mettant en avant ses valeurs familiales et son savoir-faire artisanal. Puisque La Petite Bretonne a comme cible première les familles, il était hyper important de réfléchir à une façon de rendre la marque vivante et sympathique. Les personnages ont été animés avec un trait de crayon à la main pour conserver l’aspect d’un savoir-faire humain en plus de créer une atmosphère chaleureuse et familiale. Il s’agissait de sortir des stéréotypes matinaux et d’offrir aux consommateur·rices des occasions variées de déguster les produits, que ce soit au déjeuner, au dîner, lors d’un brunch familial ou en soirée, commente Benoit. La diversité des univers représentés, tels que l’espace, le fond marin ou la jungle, souligne que les produits de La Petite Bretonne conviennent à toutes les occasions, véhiculant ainsi l’idée d’un plaisir savoureux à tout moment de la journée.

Une fierté pour la marque, La Petite Bretonne s’exporte aussi aux États-Unis, au Mexique, au Chili et dans les Caraïbes. Près de 35 % de son chiffre d’affaires provient de ces exportations. «Notre principal acheteur de biscuits se situe au Mexique, où 21 000 dépanneurs de la bannière OXXO vendent nos produits, affirme Annick. On est également fier·ères de servir de nombreux client·es aux États-Unis, notamment sous des marques privées.» Sabrina ajoute que l’entreprise reçoit parfois des messages de consommateur·rices étonné·es de voir La Petite Bretonne — baptisée La Petite Bohec — sur les tablettes du Mexique ! «C’est une grande fierté pour nous, car c’est notre propre marque et nos produits qui sont représentés là-bas», précise-t-elle.

À l’approche de son 60e anniversaire, La Petite Bretonne s’apprête à célébrer cet événement marquant avec une fierté teintée d’enthousiasme. Au-delà de la nouvelle marque et de ses emballages repensés, cette année sera une période d’appréciation et de reconnaissance envers ses employé·es. «On prépare le lancement d’un produit spécial pour notre 60e anniversaire au printemps, qui devrait être disponible dans toutes les grandes chaînes d’alimentation», dit Sabrina. Restez à l’affût, car de grandes choses sont en cours dans les fourneaux de La Petite Bretonne !

Découvrez l’univers renouvelé de La Petite Bretonne ici.

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