Gabriel Gouveia-Fortin (il/lui), Président & chef de produits, Lasclay
- Expression utilisée fréquemment: «On est pas là pour se faire chier!»
- Film favori (ou série favorite) : Film: Forrest Gump Série: The Office
- Occupation préférée: Cueillir des plantes sauvages et des champignons, cuisiner
- Fun fact: J’ai une double luette. Si vous savez pas c’est quoi une luette, never mind!
J’ai toujours été un rêveur, un créatif. On devait constamment me tirer de la lune quand j’étais petit! Pour moi, parcourir les forêts et les prés à la recherche de trésors a été une occasion de vivre pleinement le moment présent, d’ouvrir les yeux, d’analyser mes trouvailles et de fouiller dans ma prodigieuse mémoire pour me souvenir du nom de telle plante ou de tel champignon, en plus de ses propriétés. Pas le temps de rêvasser quand une mauvaise identification peut te rendre malade ou pire.
C’est lors de l’une de mes escapades que je suis tombé sur l’asclépiade, une plante fascinante surnommée la «soie d’Amérique», pour laquelle j’ai développé une passion aussi vaste que ses nombreuses propriétés. Naturellement isolante, imperméable et une source de nectar abondante pour les pollinisateurs, l’asclépiade est une ressource abondante au Québec mais largement inexploitée en raison de défis techniques et commerciaux. Il y a déjà quelques années, tout en étudiant la plante petit à petit, je me suis promis de développer son potentiel et de partager cette passion avec le public.
Après avoir complété un baccalauréat en design industriel, je possédais enfin les connaissances et les aptitudes techniques pour m’attaquer au défi colossal de la commercialisation de l’asclépiade. Un défi contre lequel se sont butés de nombreuses entreprises. Avec Lasclay, nous avons décidé de faire les choses différemment. Depuis nos débuts, nous avons utilisé notre compréhension et notre profond respect pour l’asclépiade et avons développé des technologies spécialisées pour la transformer. Au lieu de tenter d’adapter ce matériau unique à des méthodes existantes, nous avons inventé des techniques sur mesure pour la plante et ses caractéristiques.
Cette approche a porté ses fruits: après seulement un an et demi, nous sommes déjà les chefs de file de cette jeune industrie. Mitaines, foulards, glacières, bandeaux… Les produits que l’on peut faire avec la «soie d’Amérique» n’a comme limite que nos capacités de production, qui peinent à répondre à la demande fulgurante.
Mon attachement profond pour l’asclépiade et pour l’entreprise que j’ai démarrée, Lasclay, dépasse toutefois le seul domaine commercial. Peu avant de démarrer l’entreprise, j’ai été atteint d’un cancer du sang, le lymphome de Hodgkin. Traverser une telle épreuve remet les pendules à l’heure, c’est le moins qu’on puisse dire! Durant ma chimiothérapie, je me suis promis de sortir mon projet d’asclépiade de la tablette et de m’y mettre dès que ce serait possible. C’est très, très cliché de dire que la vie est courte et qu’il faut accomplir ses rêves, mais je ne peux qu’être d’accord avec cette citation quétaine. Parce que ce rêve et la passion qu’il m’inspirait m’a gardé pleinement vivant même au travers de cette épreuve. Aujourd’hui, en pleine santé, je suis heureux de passer mes journées à m’accomplir et je souhaite à tous d’avoir la même chance que moi. Vive l’asclépiade, et surtout vive être dans la lune, ça paye parfois!