Valérie Tétreault (elle), Tennis Canada, Directrice de l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers
Ancienne joueuse de tennis professionnelle, Valérie Tétreault a un parcours exceptionnel puisqu’après avoir dirigé les communications et les relations médias pendant 11 ans de l’Omnium Banque Nationale, elle est désormais la première femme à diriger ce tournoi d’envergure. Retour sur sa trajectoire.
- Quel est le meilleur conseil qu’on t’ait donné? Certains de mes anciens entraîneurs m’ont fait prendre conscience que dans le sport de haut niveau, la santé mentale est toute aussi importante que la santé physique. Il faut prendre soin de sa santé psychologique pour être un·e bon·ne sportif·ive. C’est pour ça que nous avons lancé Pause Mentale depuis l’année dernière qui est un engagement écrit pour assurer un environnement positif pour tous les joueur·euses de tennis qui évoluent au Canada.
- Quel conseil donnerais-tu à la relève? Le succès n’arrive pas du jour au lendemain. Pour l’atteindre, cela demande un travail acharné, engagement inébranlable envers ses objectifs, une foi sincère en ce que vous faites, et en qui vous êtes. Mais surtout, cela prend du temps.
- Quel est le plus grand risque que tu as pris? Prendre ma retraite au début de ma vingtaine. À l’époque, c’était vraiment un pari risqué, car je sais que de nombreux athlètes ont du mal à négocier avec la transition. J’étais jeune et je ne voulais pas avoir de regrets. Heureusement, j’ai réussi à relier le meilleur des deux mondes en prenant la voie des communications, un secteur qui me plaisait énormément, à Montréal, pour l’une des plus importantes fédérations sportives au pays et un des plus grands tournois de tennis du Canada.
- Expression fréquemment utilisée : «lead by example»
- Qu’est-ce qui t’inspire? C’est peut-être un peu cliché, mais le but de Tennis Canada m’inspire beaucoup: améliorer la vie des Canadien·nes par le tennis. Cela signifie un tennis plus accessible, plus inclusif, plus respectueux de la santé mentale. C’est un but qui me tient particulièrement à cœur en tant qu’ancienne joueuse et nous travaillons fort pour l’atteindre.
- Une chose qui te motive particulièrement: J’ai une petite fille de deux ans et demi et je veux la rendre fière et tenter de faire ma part pour contribuer à l’avancement du monde dans lequel elle vivra.
- Ton hobby préféré: J’adore le plein air. Les randonnées en montagne, le kayak.
- Un fait inusité: Je n’ai finalement jamais fait de baccalauréat en communication et j’ai donc dû apprendre sur le terrain.
- L’endroit que tu as préféré visiter: J’ai adoré Hawaii et particulièrement Maui. J’éprouve donc beaucoup de tristesse en voyant les événements actuels.
- As-tu une superstition? J’aime bien avoir des routines, mais je ne suis pas une personne superstitieuse.
- As-tu eu un·e mentor·e? J’ai toujours admiré le parcours de la joueuse de tennis Kim Clijsters, qui m’a toujours beaucoup inspirée autant pour ses qualités de joueuse de tennis que pour la personne qu’elle est à l’extérieur des courts. Un moment marquant de ma carrière est lorsque j’ai joué contre elle aux Internationaux d’Australie, c’était un rêve qui se concrétisait. Il y a aussi Eugène Lapierre. J’ai eu la chance de travailler de très près de lui et de me laisser inspirer de par le leadership qu’il exerçait sur toute notre équipe à Montréal.
Très jeune, j’ai vite compris que le tennis était plus qu’une passion, mais une raison de vivre. À l’âge de 11 ans, j’ai commencé ma carrière de tennis amateur sur la scène internationale, et ce, grâce au soutien infaillible de ma famille. Mes parents ont fait beaucoup de sacrifices pour assurer les coûts ainsi que l’éducation de mes deux autres sœurs. Pour moi, le tennis c’est une école de vie qui m’a appris à me responsabiliser, à me dépasser, à prendre mes propres décisions et à comprendre leur impact, à gérer mes budgets, à parler anglais et surtout, à apprécier les sacrifices que ma famille s’est imposés pour moi. J’en serai à jamais reconnaissante.
Grâce à eux et à du travail sans relâche avec mes entraîneurs, j’ai pu évoluer sur le circuit professionnel de tennis et éventuellement atteindre le 112e rang au classement mondial. À 22 ans, je décide de tout arrêter et de prendre ma retraite. Je n’aurais pas pu espérer meilleure transition que de devenir coordonnatrice des communications chez Tennis Canada ainsi contribuer au rayonnement de mon sport ainsi qu’à des événements prestigieux comme la Coupe Rogers (à l’époque), la Coupe Davis et la Fed Cup. Tout un monde qui m’a permis de mieux comprendre l’arrière-scène de ce sport et aussi d’y trouver de beaux défis et une nouvelle source de motivation.
Je me sens vraiment privilégiée parce que ma grande passion dans la vie c’est le tennis. J’ai eu la chance d’être joueuse et de vivre mon rêve en disputant la plupart des plus importants tournois du monde. J’ai également eu la chance de commenter des matchs de tennis à la télévision et par la suite d’œuvrer aux communications, ce qui était mon désir une fois que j’ai arrêté de jouer. Là, c’est le summum d’avoir pris la direction de l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers que j’affectionne particulièrement.
Aujourd’hui, je suis honorée de succéder au grand Eugène Lapierre, c’est une légende et un ambassadeur du tennis hors pair. Il a été formidable avec moi et j’espère être à la hauteur de sa contribution à ce tournoi d’envergure ainsi qu’au développement de notre sport au pays. Merci à lui et à toute l’équipe de m’avoir laissé une chance et d’évoluer au sein de cette organisation. Nous avons eu une très belle édition 2023, souhaitons-nous que cela continue comme ça!
avec Eugène Lapierre.