Depuis plusieurs semaines, le phénomène ChatGPT est sur toutes les lèvres. D’aucuns voient d’un bon oeil le progrès que cette technologie apporte alors que d’autres se sentent complètement menacés, comme s’ils allaient être remplacés dans leurs fonctions du jour au lendemain. Comme plusieurs de mes pairs dans le domaine des communications et des relations publiques, j’ai eu envie d’essayer d’apprivoiser la bête en mettant au défi l’agent conversationnel dans la rédaction d’approches média et de communiqués de presse. Est-ce que ChatGPT est aussi performant qu’on le dit?
Dans mon premier test, j’ai demandé à ChatGPT de me rédiger un communiqué sur l’acquisition par la société A d’une société B dans le secteur de la beauté. En voici, le résultat :
Dans mon second test, j’ai demandé un pitch média pour annoncer l’arrivée d’une nouvelle boisson sur le marché québécois intitulée DelightSeltzer. Pour m’amuser, mais surtout tester les limites de ChatGPT, j’ai demandé deux versions: une première formelle, et une deuxième au ton plus drôle et amical. Voici les deux copies :
Je vous confirme: ma surprise fût très grande par les résultats générés. Bien que chaque version ait nécessité des petites modifications et de la traduction, il faut tout de même admettre que ces textes créés, je le rappelle, par un agent conversationnel, basé sur l’intelligence artificielle, sont à la fois intéressants et troublants. Choquant de constater que ChatGPT serait meilleur que moi dans mon métier en relations publiques…
Depuis un certain temps, on parle énormément des défis que pose ChatGPT aux domaines des communications et des relations publiques en raison de sa capacité à générer un texte de qualité décente en quelques minutes (parfois un peu plus, lorsque vous faites une requête aux heures de pointe sur la plateforme). Bien employé, l’agent conversationnel peut notamment générer des communiqués et des messages clés rapidement et efficacement, créer des points de discussion, améliorer la capacité à soutenir les porte-parole lors de leurs apparitions avec les médias et structurer les messages destinés aux porte-paroles.
Étant le produit de l’intelligence artificielle, ChatGPT serait constamment en train d’apprendre et d’optimiser ses résultats…et moi dans tout ça? Avec mes études en communication en poche et mes expériences sur le marché de travail en relations publiques, que puis-je faire pour rivaliser avec ce produit d’OpenAI? Après quelques réflexions, je dirais miser d’abord et avant tout sur les éléments que mon adversaire admet lui-même ne pas avoir:
«En tant que modèle linguistique de l'IA, je suis capable de générer des réponses et d'analyser des données, mais je n'ai pas la créativité, l'empathie et l'esprit critique d'un être humain.» - ChatGPT, OpenAI
SI l’intelligence artificielle nous permet d’automatiser certaines tâches de rédaction, prenons le temps gagné pour développer nos compétences humaines telles que la planification de stratégies, l’idéation et l'établissement de relations interpersonnelles. Les entreprises qui sauront reconnaître le plein potentiel de ChatGPT comme outil de travail, pourront miser davantage sur des solutions pour cultiver la créativité de leur employé.e.s (conférences, ateliers) et prioriseront le développement des relations de leurs employé.e.s.
Certes, je suis convaincue que plusieurs d’entre nous prennent déjà le temps de faire tout ça par eux-mêmes. Mais après les années de pandémie et d’isolation que nous avons récemment vécues, voyons la venue de ChatGPT comme une occasion de cultiver davantage nos connaissances dans notre domaine et nos relations interpersonnelles.
Après tout, à quoi bon avoir un communiqué bien rédigé s’il n’y a aucun humain pour conseiller une bonne stratégie de diffusion?