Photo: Walid Ibrahim
Valérie Forget (elle), Directrice de l’adaptation, The French Shop
Faire de l’adaptation publicitaire est un art, et selon ses collègues Valérie est la plus grande artiste dans le domaine. Sa passion pour son métier est contagieuse, et elle a un don pour inspirer celles et ceux qui veulent maîtriser ce côté souvent mal aimé de la publicité.
- Quel est le meilleur conseil qu’on t’aie donné? Mon ancienne collègue Claudia Lemire disait toujours: «Faut pas être allergique au bonheur.» C’est vrai! Il ne faut jamais perdre de vue la raison pour laquelle on fait ce métier, puis ce n’est pas pour sauver des vies. Prendre des décisions qui nous facilitent la vie, malgré toute la pression que ce métier peut comporter, je pense que c’est la clé du bonheur.
- Une chose qui te motive particulièrement: Trouver LA solution pour faire marcher une campagne particulièrement «canadienne» au Québec est probablement ce qui me donne le plus envie de me lever le matin. J’adore les défis de ce genre — quand personne ne pense qu’on va y arriver. La campagne de Tim avec Justin Bieber, par exemple, pas grand monde y croyait, mais moi, je voulais que ça marche; pas question qu’on laisse passer cette occasion de s’adresser à une clientèle plus jeune. On s’est entêtés et on y est arrivé. Je suis particulièrement fière de celle-là.
- Ton/tes hobbies préférés: Boire du café, c’est un hobby? Sinon, j’aime bien me coucher à 9 h 30, faire du kimchi, me taper tous les balados de true crime, lire des polars, faire des mots croisés… en buvant du café.
- As-tu eu un·e mentor·e? Je ne pense pas lui avoir déjà dit, mais Marjo Dufour a été très importante dans mon parcours. Elle m’a prise son sous aile quand j’étais en tout début de carrière chez Cossette et j’ai tout particulièrement aimé sa rigueur, sa passion, son calme et le fait qu’elle me laissait aller, tout en gardant un œil sur moi. J’ai beaucoup appris avec elle, mais j’ai surtout appris que c’est correct d’être low-profile dans ce métier, qu’il y a de la place pour tout le monde, malgré ce qu’on nous laisse croire.
J’ai commencé ma carrière avec le stage Carré de sable de Cossette. J’ai ensuite fait un petit bout chez Blitz, puis j’ai fait le saut chez Bleublancrouge, où je suis restée pendant 4 ans. J’ai fait un peu de pige, puis deux ans chez LG2. J’aimais la créa originale, mais pas assez. Mon truc, c’était l’adapt, mais c’était tellement mal vu par mes collègues créatifs que j’osais pas le dire. Un jour, j’ai fait la rencontre la plus importante de ma carrière: Martin Archambault, qui s’apprêtait à démarrer The French Shop. J’avais trouvé mon âme sœur professionnelle. J’ai commencé à développer une véritable passion pour l’adapt, une obsession même, celle qu’on me reprochait de ne pas avoir en créa originale. J’ai été engagée chez The French Shop où je suis (très) heureuse depuis maintenant 6 ans. Pour moi, l’adapt, c’est le meilleur de la création, sans les irritants. Quand je reçois une campagne à adapter, je peux me concentrer sur une seule et unique chose : la faire marcher au Québec.