Depuis maintenant sept ans, The French Shop se spécialise dans la localisation publicitaire, c’est-à-dire les pubs pensées précisément pour le marché québécois pour des marques nationales et globales. Que ce soit par l’adaptation, la transcréation ou encore la création originale, le travail de la shop consiste toujours à se poser la même question : « Est-ce que c’est pertinent pour le Québec ? » ou, comme on dit dans le jargon, « ça manque-tu de sirop d’érable, c’t’affaire-là ? »
Si à la shop, on peut compter sur notre équipe d’artisans tricotée serrée, on a aussi développé plusieurs outils, pour parler en québécois aux Québécois. Par exemple, aucune création ne sort de la shop sans être passée par nos sept filtres : langue, culture, patrimoine, star-système, paysage médiatique, réalité du marché et règles publicitaires spécifiques au Québec.
Et ce sont ces sept filtres que nous nous sommes amusés à appliquer aux pubs gagnantes des prix Idéa la semaine passée. Commençons par dire qu’encore une fois, nous avons été en mesure de constater la grande qualité des publicités d’ici. Grand nombre d’entre elles cochaient plusieurs de nos sept filtres, mais une s’est particulièrement démarquée en les cochant presque tous.
Il est question ici de l’excellente publicité de Maxi avec Martin Matte : le spot du public.
Maxi y met vraiment le paquet. Si cette pub est la plus québécoise de toutes, c’est qu’elle parle aux Québécois, dans leur langue, avec des référents culturels et historiques qu’ils connaissent et aiment, mais aussi avec toutes les subtilités qui caractérisent le Québec.
Commençons par une facette importante de l’humour québécois, le second degré, le type de blague qui se veut délibérément « niaiseux ». Ajoutez à ça les références culturelles, notamment le clin d’œil à une mini controverse du dernier Bye bye, sans oublier l’apparition surprise du personnage de garagiste des publicités de Honda, qui a grandement marqué l’histoire de la publicité au Québec. L’intégration de célébrités d’ici, actuelles ou passées, permet de donner une couleur singulière à la publicité. Avec Martin Matte, en plus de quelques personnalités connues qui s’infiltrent dans l’univers décalé de l’humoriste, la recette est gagnante. La réalité du marché est toujours en évolution et suit de près l’actualité. Encore une fois, Maxi frappe en plein dans le mille en faisant référence au débat linguistique qui ne cesse d’aviver les passions au Québec avec le fameux « bonjour-ail ». À la fois inoffensif, mais aussi juste assez baveux, le gag permet de traiter d’un enjeu d’actualité sans toutefois prendre position sur la question, au risque de s’aliéner une partie du public.
Enfin, pour ce qui est du paysage médiatique, le média de masse fait toujours le poids dans la province, et Maxi n’a rien laissé au hasard pour atteindre son public et rayonner dans toutes les régions en maximisant plusieurs plateformes et médias d’une manière très pertinente pour les Québécois.
C’est pour ces sept raisons que The French Shop lève son pot de bière microbrassée à lg2, une autre agence bien d’ici, parce que oui, ils ont tout fait ça ! Bravo !