En 2020, la première édition du concours Idéa de l’Association des agences de communications créatives (A2C) était particulière, car elle a dû se transposer en ligne pour des raisons que l’on connaît. L’événement se répète une fois de plus en mode virtuel en juin prochain. Pour l’occasion, le Grenier reprend ses « Brin de jasette » avec chacun des président et présidente des jurys des disciplines Création publicitaire, Design, Craft/Production, Produits et expériences numériques, Résultats d’affaires et stratégies et Média pour vous donner un aperçu des délibérations en vue de la soirée de la remise des prix.
On poursuit aujourd’hui notre série en compagnie de Jean-Sébastien Baillat, Directeur de création et fondateur, Baillat Studio, qui a trouvé les délibérations très nourrissantes.
Le jury de Design était composé de :
- Jean-Sébastien Baillat, Directeur de création et fondateur, Baillat Studio ;
- Ryan Crouchman, Associé, vice-président, direction de création exécutive, Design, lg2 ;
- Catherine D’Amours, Réalisatrice multimédia et chargée de cours, Moment Factory et École de design de l’UQAM ;
- Sarah Di Domenico, Co-fondatrice et directrice de création, Wedge ;
- Jean-François Dumais, Directeur de création exécutif, Sid Lee ;
- Marie-France Gaudet, Co-fondatrice, Supersystème ;
- Daniel Iregui, Directeur de création, Studio Iregular ;
- Thanh Truc Trinh, Designer graphique sénior, SSENSE ;
- Maude Turgeon, Designer et associée, Demande spéciale
Grenier aux nouvelles : Salut Jean-Sébastien, comment avez-vous aimé votre expérience en tant que président du jury dans la discipline Design ?
Jean-Sébastien Baillat : J’ai adoré ça. C’était une très belle expérience humaine partagée avec les pairs. La particularité d’un jury comme ça est de pouvoir débattre et mettre les choses en perspectives, ce qui permet d’aiguiser un peu plus la vision. C’était plaisant de participer à toutes ces visions. J’étais comme un spectateur privilégié aux premières loges, puisque j’avais l’impression d’assister à un match de hockey vraiment excitant. J’ai aimé le sentiment de pouvoir ajouter mon grain de sel, questionner le jury, lui suggérer des choses. C’était nutritif.
GAN : Quelles directives avez-vous données au jury ?
JSB : Je leur ai demandé d’aiguiser leur regard et leur perception pour mettre sous les projecteurs le design au-delà du design, le design moderne et futuriste, le design dans ses moindres détails, et le design tant dans son efficacité redoutable et son point de vue très fort que dans ses nuances, sa retenue, sa finesse, sa sensibilité ou même par sa prétendue absence.
Certains aspects ont été challengés, mais tout était cohérent. Le jury a fait un excellent travail de pré-sélection. Généralement, on a été plus sévère. L’or, il a fallu le gagner durement cette année (RIRES). C’est clairement un projet de niveau international en tout point. Il est vraiment réussi et crafté dans ses moindres détails et réussi dans son domaine. On sent L’excellence, la passion du savoir-faire et la passion du détail. C’est un projet étincelant qui a fait l’unanimité et on n’aurait pas pu passer à côté.
GAN : À travers les projets présentés cette année, voyez-vous se dessiner une tendance particulière ?
JSB : Il y en a déjà pas mal d’habitude, mais le jury et moi avons trouvé qu’il y avait beaucoup de projets apparentés aux produits de consommation. Le packaging est assez fort en général comme catégorie. Et il y avait une petite tendance alcoolisée (RIRES).
GAN : Quelle partie de votre travail de président est la plus gratifiante pour vous ? Ou la plus difficile ?
JSB : L’expérience humaine, les débats et les différents points de vue ont été très nourrissants. Faire un jury était plus compliqué que je pensais. Je n’ai pas constitué le comité seul, j’ai eu de l’aide de l’A2C. Pour moi, c’était important d’avoir un jury diversifié à tout point de vue, mais aussi avec une sensibilité artistique.
GAN : Et pour finir ?
JSB : Ce que je trouve intéressant dans ce genre de concours, c’est se confronter à une vision éditoriale et voir comment on se place là-dedans. Un concours nourrit la passion de la communauté. Il y a ceux qui adorent participer, et ceux qui ne préfèrent pas et c’est correct que les deux existent. Quoi qu’on fasse, ce que j’aime dans les concours, c’est de voir comment le tout va inspirer les designers, jeunes et moins jeunes, dans leur travail. À faire mieux, et à le faire avec passion. Car lorsqu’on fait son travail avec passion et vocation, il se passe forcément des choses. Le mot clé ? Inspiration.
Inspirant. Merci et à la prochaine JS !