Une initiative organisationnelle est à la source d’un projet qui fait de plus en plus de bruit dans l’industrie. Discussion sur les ambitions de Chargés de projets à louer (ainsi que sur le plaisir de travailler hors de sa zone de confort) en compagnie de Mélanie Appadoo.

Mélanie Appadoo
Mélanie Appadoo

Louer les services d’une ressource humaine pouvant permettre aux entreprises de faire débloquer des projets, d’engranger des contrats et de désengorger le workflow quotidien n’appartient dorénavant plus à l’univers de la science-fiction. Une toute nouvelle société en nom collectif nommée Chargés de projets à louer permet aujourd’hui aux compagnies de louer les services d’un ou d’une chargé(e) de projet qualifié(e) et compétent(e) à temps partiel, l’instant d’accomplir un mandat significatif requérant une expertise précise. Un projet audacieux idéalisé par sa fondatrice Mélanie Appadoo. « L’idée m’est apparue en 2016, mais c’est à la fin de l’année dernière qu’elle s’est cristallisée, affirme celle qui a été responsable marketing du journal Métro pendant plus de 10 ans. J’en étais à un moment de ma carrière où le besoin de relever de nouveaux défis me démangeait. Mon conjoint, qui travaille à son compte, me faisait miroiter l’idée de devenir moi aussi travailleur autonome. Alors ensemble, on a réfléchi à des alternatives qui pourraient mettre en valeur mes compétences en communications, en marketing et en événementiel. »

DEVENIR INCONTOURNABLE

Et c’est à ce moment que lui est venue l’idée d’offrir aux entreprises un service de gestionnaires sur mesure. « Chargés de projets à louer venait de prendre forme, opine fière Mélanie Appadoo. Et on continue d’évoluer. Je ne suis déjà plus seule au sein du groupe (je pourrais même dire que j’ai doublé nos effectifs !), car j’ai recruté un deuxième chargé de projet spécialisé cette fois dans la construction et la rénovation. Dans un monde idéal, nous serons un jour capable de mettre de l’avant un groupe de gestionnaires comptant sur un ensemble complet de compétences. Le but serait de devenir une sorte d’incontournable dans l’industrie. Dès qu’une entreprise, quelle qu’elle soit, souhaite trouver un leader pour mener à bien un projet qui pourrait la faire grossir (ou qui aimerait tout simplement désengorger son day to day question de se donner une marge de manoeuvre supplémentaire), elle pourrait faire appel à nous. » Et de quels types de mandats parlons-nous ? « Des mandats de quelques heures par semaine, précise Mélanie Appadoo. Rien qui ne ressemble à du temps plein. Mais des mandats qui nécessitent néanmoins que le ou la chargé(e) de projets interviennent comme s’il faisait partie de l’équipe depuis toujours. »

HORS DE LA ZONE DE CONFORT

C’est-à-dire ? « Quand j’entre dans une nouvelle fonction comme chargée de projets, je dois être pleinement efficace au bout de deux heures, poursuit-elle. C’est tout ça la beauté de Chargés de projets à louer : la personne que tu engages est non seulement capable de se fondre quasi automatiquement dans son nouvel environnement, mais elle apprend ses fonctions à vitesse grand V. Ça devient autrement plus efficace (et moins coûteux, disons-le) que d’avoir à former une personne qui viendra prendre à temps plein les rênes d’une mission. » Mais il s’agit aussi d’un challenge pour le moins… important ! « Il y a de la pression, mais j’adore ça, affirme Mélanie Appadoo. Je dirais que je me suis même surprise à apprécier le fait d’être challengée de la sorte au fil des contrats. Depuis quelques mois, il n’y a pas une journée qui passe sans que je me retrouve hors de ma zone de confort. Mais c’est incroyable toutes les nouvelles connaissances que j’ai pu ajouter au spectre de mon savoir-faire. Si j’ai une certitude aujourd’hui, c’est qu’on ne peut plus se permettre de ne pas innover. Un bon chargé de projet doit être au fait de beaucoup de choses. Il faut qu’il se requestionne, qu’il se remette en question. Il ne doit pas avoir peur d’apprendre. »

ASPIRATIONS D’AGENCE

Quiconque souhaiterait éventuellement intégrer l’équipe des Chargées de projets à louer ne doit donc pas craindre les défis. « Les leaders talentueux et organisés ne manquent pas au Québec, poursuit Mélanie Appadoo. Dans un monde idéal, je me verrais bien à la tête d’une équipe d’une vingtaine de chargés de projets complémentaires, et ce, dans un rôle de gestionnaire. D’ici cinq ans, j’ai l’impression que nous pourrions devenir une véritable agence de chargés de projets. Mais à court terme, j’aimerais trouver des gestionnaires de projets capables d’oeuvrer dans les domaines du web et des technologies numériques. Ce serait un gros plus. Sinon, j’aspire aussi à me trouver une sorte de binôme en communication et marketing, car les demandes affluent. Autrement, je butine au sein d’un paquet d’agences plus le fun les unes que les autres. J’adore le fait d’appartenir à plusieurs gangs, de pouvoir travailler autant de la maison que d’un autre bureau. Je jouis d’une flexibilité que l’on perd généralement au sortir de l’université en entrant dans le modèle du 9 à 5. En gros, j’ai franchement l’impression de m’être créé le job idéal. »

Chargés de projets à louer