Pourtant plusieurs créatifs ont allègrement plongé dans l’aventure. Morale de l’histoire ? Ça rapporte beaucoup. En bonheur !
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Groupe. Parlez-moi de vos créations respectives.
Paul : Dans mon cas, il s’agit de Moose and Weasel, une bédé publiée dans le magazine Wild de la Fédération canadienne de la faune. Ce sont les histoires d’un orignal et d’une belette qui, selon les thèmes du magazine, rencontrent divers animaux. Éducatif sur fond légèrement disjoncté ; les influences de Don Martin (Mad) et Gotlieb se font sentir ! On est à quatre numéros du 100e épisode.
Marc-André : C’était un mandat de la Fondation de la faune du Québec. Turbo Marketing avait été mandaté pour trouver un moyen de sensibiliser les enfants aux espèces menacées, tout en levant des fonds. C’est devenu une collection de quatre livres intitulée Les aventures fauniques de Sarah et Simon.
Frédéric : Au début, je n’avais qu'un titre : Des roches plein les poches. J’ai laissé ça dormir dans mon disque dur. De fil en aiguille, c’est devenu un album jeunesse qui relate l’histoire d’Alice, une petite fille qui tente de briser son isolement en confiant ses peines et ses douleurs à des cailloux qu’elle ramasse. L’album en est à troisième réimpression. Il a remporté le prix Cécile-Gagnon l’an dernier.
Pascal : J’en ai fait plusieurs. Le premier fut la Princesse Blabla suivi des aventures de quelques-uns de ses amis. Par la suite, chez Hurtubise, il y a eu la collection des JJ’s pour les 8-10 ans et les aventures d’Auguste pour les petits de 2-3 ans. En 2013, on a fait Madame Coquelicot.
Pourquoi un publicitaire décide-t-il de faire des histoires pour les enfants ?
Paul : Pour avoir enfin carte blanche ! (RIRES)
Marc-André : J’ai toujours été proche des enfants, j’adore leur imaginaire ; ado, je travaillais dans une garderie. Alors quand j’ai eu l’opportunité de collaborer à Sarah et Simon, j’ai sauté sur l’occasion à pieds joints.
Frédéric : J’aime la littérature jeunesse. Comme c’est du format court, je peux finir ces projets, même si j’en ai d’autres en parallèle. Alors que dans le cas d’un roman adulte, après 150 pages, je me perds ! (RIRES)
Le fait d’être publicitaire vous a-t-il aidé ?
Pascal : Au début, j’étais un peu trop dans la formule, presque dans le slogan, alors que dans les livres pour enfants, tu dois surtout avoir le sens de l’histoire. Mais ces expériences, jumelées à d’autres en scénarisation, m’ont amené à comprendre l’importance du fil conducteur et de la ligne éditoriale. En agence, on n’a pas souvent le luxe de se doter d’une bible des personnages ni d’un ton éditorial.
Marc-André : Le principe de départ est le même qu’en pub. Il faut se mettre dans la peau de la cible.
Oui, mais en publicité, on reçoit les commentaires des clients et des directeurs conseil. Comment on fait pour s’assurer d’être on-strat lorsque l’on écrit pour des enfants ?
Pascal : On utilise les nôtres ! (RIRES) Mes enfants ont toujours donné leur avis sur mes histoires. Les enfants voient des trucs qu’on ne voit pas, des logiques qui sont invisibles aux adultes.
Marc-André : Avant de publier le premier album, une amie professeure de primaire a lu l’histoire des bélugas à sa classe. Le feedback qu’on a eu était génial : les enfants, ils ne mentent pas.
Paul : Un jour, je me suis décidé à lire tout le magazine. Quelle surprise de constater que dans le courrier des jeunes lecteurs, un jeune sur trois disait que Moose and Weasel était son élément préféré du magazine !
Frédéric : Moi, ma plus jeune trouve que je niaise pas mal sur la suite des choses. « T’as fait un seul livre, papa... » (RIRES)
Pascal Henrard, Directeur de création, HENRARD.com
Marc-André Rivard, Communication Récréation
Paul Robert, Graphiste, Cora
Frédéric Wolfe, Scénariste, auteur et rédacteur
Tous les contes se terminent par « et ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps ». Est-ce aussi le cas lorsque l’on devient auteur jeunesse ?
Paul : Faire ces bédés, c’est une véritable soupape pour moi. Grâce à Moose & Weasel, j’ai redécouvert le plaisir de dessiner. Plaisir que j’avais un peu perdu en agence, par manque de temps.
Frédéric : J’adore pouvoir mener l’idée à son maximum jusqu’au lecteur, ce qui est rarement le cas en pub. Ce qui m’attriste toutefois, c’est de voir tous ces talents en agence qui ne font que de la pub. Si vous avez un talent, profitez de ce don. Peignez, écrivez des romans, un blogue, une bédé.
Ou écrivez des histoires pour les enfants ! Merci pour toutes ces belles idées de cadeaux de Noël !
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