Au Québec, l’évolution du commerce en ligne est encore et toujours en progression… et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Pour la simple et bonne raison que, sur bien des points du commerce électronique, le Québec est encore à la traîne face à aux États-Unis et à certains pays européens.
Certes, le cyberacheteur québécois dépense de plus en plus dans les secteurs de la mode, de l’électronique, du divertissement et des billets de spectacle. Mais comme les habitudes d’achat de celui-ci sont en continuelle mutation, les sites des détaillants québécois ont du mal à suivre.
Une première explication nous vient de la plus récente étude NETendances du CEFRIO sur la mobilité. Le cyberacheteur aime la mobilité de son téléphone intelligent ou de sa tablette qui lui permet de faire tout et n’importe quoi avec, de la communication, bien évidemment, mais aussi de l’information sur les entreprises qui leur proposent des services et des achats. Le mobinaute utilise de plus en plus les services bancaires en ligne (une progression de presque 18% entre 2013 et 2012). Par contre, les achats et les paiements en ligne sont moins populaires que les services bancaires (progression de 14%). Aussi, il compare toujours autant les prix grâce à son appareil mobile en magasin. Dans presque tous les cas, les transactions sur appareil mobile sont plus fréquentes chez ceux qui possèdent une tablette numérique que le mobinaute qui dispose d’un téléphone intelligent.
Ensuite, il y a les différences d’évolution des secteurs de commerce. Tous les commerces n’évoluent pas comme celui de la mode, qui, depuis 20 ans, s’est transformé en profondeur. En effet, l’industrie de la mode a muté de façon assez importante. Celle-ci s’est adaptée en améliorant ses modèles d’affaires. De plus, elle est un des poids lourds de l’économie avec près de 30000 emplois et 7 milliards de chiffre d’affaires. Donc, ce secteur s’est appuyé sur les TIC afin d’ouvrir de nouveaux marchés comme le commerce en ligne, de mieux connaître ses consommateurs et ses concurrents, d’alimenter la conversation entre les consommateurs et les marques ou encore d’installer un GOP des plus compétitifs.
Prenons un exemple mondialement connu, celui de Benetton. Que ce soit pour des chandails de toutes les couleurs, des annonces à scandale, des boutiques standardisées et un patron médiatique, Benetton est connue pour être une entreprise très originale qui a connu une croissance fulgurante. Si Benetton a été un modèle de communication pour le moins explicite, cette entreprise a mis au point un système d'organisation propre, l'entreprise virtuelle, à savoir un ensemble souple et réactif, constitué de sociétés indépendantes, qui interviennent de façon coordonnée au gré des urgences et des besoins.
Comme la plupart des entreprises classiques, les entreprises virtuelles comportent des sites de production, des bureaux administratifs et des réseaux de distribution. Elles utilisent cependant pour cela des ressources qu'elles ne possèdent pas et s'appuient sur le levier d'un capital dont elles ne sont pas propriétaires. Cela a un impact direct sur tous les lieux de vente, en ligne ou non.
La suite de la réflexion sur l’importance du site transactionnel nous amène sur le chemin des opportunités d’avoir une boutique physique et une boutique en ligne. Il est certain qu’une synergie entre la boutique en ligne et celle hors ligne va s’implanter. Les achats inter-canaux, par lesquels le consommateur en ligne combine ses achats avec des achats en boutiques physiques est en augmentation. Les consommateurs achètent ce dont ils ont besoin, où et quand cela se présente, indépendamment du lieu ou de l'heure. Grâce à une boutique en ligne, une entreprise peut bénéficier de cet avantage. Un client potentiel pourra, s'il n'est pas sûr d'un achat en ligne, encore trouver le produit en question dans une boutique physique. En outre, le client est capable, lorsqu'il a vu un produit dans une boutique, se le procurer dans celle en ligne lors des heures de fermeture. Par le canal en ligne, une entreprise peut, d'autre part, inciter le consommateur à réaliser un achat supplémentaire!
En conclusion, il est vital pour un grand nombre de détaillants d’avoir pris le virage du site transactionnel afin de demeurer concurrentiel.
Venez échanger avec nous sur le sujet les 10 et 11 mars prochain au prochain Sommet du commerce de détail du Conseil Québécois du Commerce de Détail (CQCD) qui se tiendra au Palais des Congrès de Montréal, nous serons au kiosque 55.