Il fut un temps où pour envoyer un message, il fallait passer par un scribe et un messager. Il ne fallait vraiment pas être pressé… Plus proche de nous, durant le siècle dernier, l'envoi et la réception de message se sont grandement facilités et se sont nettement mieux organisés. Voir le facteur arrivé était pratiquement une fête, à une certaine époque pas si éloignée. Évidemment, l'ère du numérique a révolutionné ces pratiques. Si d'abord la lecture des courriels se faisait uniquement sur un desktop, voir sur un laptop, la multiplication des modes de communication et des supports de lecture et d'envoi de courriel a modifié à tout jamais notre rapport au message.
Je ne sais pas si vous avez déjà eu l'occasion de voir un enfant d'un an d'abord jouer avec une tablette numérique puis de donner à celui-ci un bon vieux journal papier. Il va vite remarquer à quel point il est difficile de faire changer les images en faisant glisser son doigt sur le papier. La jeune génération est hyper branchée. Si elle ne lit pas ses courriels sur son téléphone intelligent, il y a toujours la tablette. Et dans pas très longtemps, il y aura aussi la montre et les lunettes connectées qui seront à des prix très abordables... Nous en sommes très proches, mais concentrons nous sur le mobile vs le fixe.
D'abord, un petit état des lieux récent afin de mettre des chiffres sur l'ampleur du phénomène. Dans le monde, fin 2013, il y aurait 2.4 milliards d'utilisateurs de comptes courriel. Vu qu'en moyenne chacun de ceux-ci a 1.6 compte, cela fait environ 3.9 milliards de comptes. De ce chiffre, environ 75% sont des comptes personnels pour 25% de comptes professionnels. Il s'envoie 183 milliards de courriels chaque jour, hors pourriel. Sachant que les courriels ne représentent qu'environ 10% du trafic sur le web, je vous laisse imaginer la quantité d'information qui y circule.
D'après ComScore, les principaux services de messagerie sont en premier Gmail, ensuite Outlook et en troisième, Yahoo!Mail. Les courriers électroniques augmentent sensiblement le volume des communications dans l'entreprise. En France, même si le courrier électronique progresse (21 courriels quotidiens), le téléphone arrive encore en tête avec 41 communications par jour. En revanche, aux États-Unis, le courrier électronique est devenu, pour la première fois, l'outil principal.
Au Royaume-Uni, il a progressé en un an de 50% (Enquête réalisée par Gallup et The Institute For the Future auprès de 500 grandes entreprises françaises, allemandes, britanniques, américaines et canadiennes.). L'abondance des messages à un effet pervers sur les employés d'une entreprise. 43% des salariés sont interrompus au moins toutes les dix minutes et 31 % avouent être distraits dans leur travail. Parallèlement, 72% des Américains consultent leur courrier électronique professionnel en dehors des heures de bureau (Xobni, septembre 2010). Le marché du courriel valait, fin 2013, 9.8 milliards de $. Les prévisions doubleraient la mise pour 2017 en portant ce montant à 20.4 milliards de $... rien que ça! 39$ est le revenu généré en moyenne pour chaque dollar investi. Le ROI d’une publicité en ligne est de 9$ tandis que celui des réseaux sociaux est de 12$.
D'après une étude de Litmus - «Email Analytics» d'avril dernier, le mobile est le moyen privilégié pour consulter les courriels (47%). Vient ensuite le logiciel de messagerie sur desktop (28%). Une nuance est à apporter néanmoins, les logiciels de messagerie se transforment de plus en plus en applications mobiles reliées par le «Cloud». Aux États-Unis, la lecture des courriels surles téléphones intelligents et sur les tablettes a augmenté de 80% au cours des 6 derniers mois. En référence à l'étude des données du rapport américain sur les préférences du consommateur, fin 2013, il apparait que parmi tous les courriels lus sur un appareil mobile, les smartphones prennent la part du lion.
Alors qu'environ 16% des courriels ouverts sur un gadget mobile est ouvert sur une tablette. Toujours d'après ce rapport, même si la lecture d'un message ne prend en moyenne qu'une quinzaine de secondes, l'utilisateur de iPhone aura moins de chance de lire votre message que ceux de téléphone Androïd (35.38% contre 40.62%). Par contre, pour la lecture ultra rapide (pour ne pas dire le simple coup d'oeil) de moins de trois secondes, le champion est l'iPad.
Afin de continuer dans cette voie prometteuse, il faut espérer que les spécialistes du marketing continuent de placer une priorité assez élevée dans l'optimisation du courriel mobile commercial, ce qui permettra d'avoir un meilleur engagement des consommateurs dits ''on-the-go'' qui aime profiter d'offre en temps réel. Pour faire suite à la lecture d'un des plus récents livres blancs d’ IBM sur le sujet, il est clair que le jour où la plupart des gens ouvriront et répondront à un courriel dans la paume de leur main, plutôt qu'à leur bureau, approche rapidement et ne représente rien de moins qu'un changement majeur dans le marketing courriel. Les spécialistes en marketing courriel ont une énorme opportunité: celle de prendre contact avec des consommateurs, n'importe où, n'importe quand sur leurs appareils mobiles, ce qui est rend le courriel mobile plus accessible et augmente le ratio d'engagement de ceux-ci avec une marque. En outre, le courriel mobile a tendance à créer beaucoup plus de conversations sur les réseaux sociaux et sur les sites de recherche.
Ils peuvent aussi augmenter la productivité des entreprises et même ultimement, faire sauver de l'argent grâce à l'augmentation du retour sur investissement plus qu'intéressant d'une stratégie en courriel mobile. À la vue de cet état de fait, l'optimisation des courriels et autres infolettres est bien plus que nécessaire. Voici quelques éléments à bien prendre en compte afin d'optimiser au mieux:
favoriser un sujet court. Logique... L'écran d'un appareil mobile est plus petit donc un sujet de 4 mots est l'idéal afin qu'il ne soit coupé par la résolution de l'écran.
Choisir une taille de police appropriée... Si un lecteur qui n'a pas de soucis de myopie doit zoomer le contenu du courriel pour pouvoir le lire, c'est qu'il y a un problème.
Espacement des liens... Tout aussi logique, surtout avec un écran tactile! Tout le monde n'a pas les doigts fins d'une secrétaire ou d'un dentiste.
Attention aux images d'accompagnement... Certains appareils mobiles ne les téléchargeront pas et si elles sont trop volumineuses, le lecteur se sentira un peu comme au temps des modems 56k.
Attention à la mise en page... Les colonnes multiples peuvent être bien jolies sur un écran d'ordinateur, par contre elles n'aident pas à la lecture sur un écran d'appareil mobile. Donc vive la fluidité de la lecture en utilisant qu'une seule colonne.
Donc, peut-être aurez-vous lu ce billet sur votre appareil mobile préféré, ce qui aura probablement pris plus de 15 secondes. La lecture vous fut-elle agréable?