Le spectre de l’acceptabilité sociale n’est plus l’apanage des projets bulldozer de développements immobiliers sauvages ou de construction d’une nouvelle usine émettant des particules dangereuses. Il s’étend désormais à des initiatives pour lesquelles jadis nous tenions pour acquis que ce serait naturel.

L’ère où la construction d’une école, d’un parc ou d’une usine de traitement des eaux était accueillie avec unanimité est révolue. Aujourd’hui, chaque projet, indépendamment de sa taille ou de son envergure, est scruté, analysé et souvent, contesté. L’unanimité d’un projet est devenue une chimère, car à chaque projet son opposant, son chialeux. Il y aura toujours quelqu’un pour trouver qu’on a trop mis de cannelle ou pas assez de sucre dans le projet. Chaque proposition est un appel à un dialogue - parfois conflictuel, parfois constructif - mais devenu nécessaire.

La polarisation n’est plus l’exception, elle est devenue la règle. Cependant, comme communauté, nous avons le devoir de transformer le réflexe de confrontation en collaboration. Un projet doit s’insérer dans un milieu, une communauté, un écosystème. Ignorer cette réalité, c’est aliéner des alliés potentiels et exacerber des oppositions.

Le défi, désormais, n’est pas de convaincre, mais de faire ensemble. L’acceptabilité sociale ne doit pas être une barrière à un projet, mais un pont pour le construire. À l’ère où le cynisme est perçu comme un signe d’intelligence, envisageons chaque nouveau projet comme une opportunité de dialogue ou de collaboration.

La question n’est plus de savoir s’il y aura opposition, mais comment nous, en tant que communauté, allons-nous naviguer dans ces eaux souvent tumultueuses. Et surtout il faut y être préparé. L’acceptabilité sociale est un voyage que nous entreprenons ensemble, un dialogue continu, un équilibre délicat entre progrès et préservation.

Nous ne pouvons plus nous permettre de travailler en silos. La conversation, bien que complexe et parfois inconfortable, est indispensable. Ainsi, le prochain parc, école ou un site d’injection supervisé ne sera pas simplement un projet imposé, mais le fruit d’un dialogue enrichissant, la manifestation tangible d’une communauté engagée, informée et respectueuse.

Car, après tout, peu importe que ce soit une tarte aux pommes ou aux bleuets, l’important c’est d’unifier nos forces, autour de la même table.

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Maxime Couture
VP chez Catapulte communication