Le Québec possède encore peu de grandes fondations en comparaison (et toutes proportions considérées) de nos voisins géographiques. Ce n’est pas qu’une question d’argent mais bien d’une générosité philanthropique en lien avec une cause tenant à cœur à ses fondateurs. Et, qu’y a-t-il de plus important que l’enfance? Heureusement la Fondation Lucie et André Chagnon y veille.

D’abord parlons de leur publicité télévisée sous la signature «Naître et grandir» conçue par Cossette. À l’opposé des fondations qui sollicitent des sous ou qui concernent des causes plus, disons, lourdes, on se situe ici chez les enfants d’un an et moins. Remontons dans le temps. Mme Marie Gendron, directrice générale de cette opération sociétale à la Fondation, explique que l’organisme a sélectionné l’agence en 2009 en vue d’élaborer une stratégie de création et de planification média. Les premières réalisations ont porté sur la mise de l’avant et la valorisation des compétences parentales. Sous la signature «Vous êtes la vedette», la publicité mettait en scène des parents et le spectateur calé dans son siège était l’enfant. Plus tard, un deuxième volet est venu confirmer aux parents que chaque geste compte en mettant en scène un parent et son enfant. La troisième phase en ondes depuis l’automne montre un parent avec son enfant (vraiment le sien) en train de manipuler un petit livre. Et tout récemment, vous avez peut-être pu voir des capsules de vedettes du petit écran nous décrivant leur meilleur moment de lecture avec leurs bébés. Comme on le dit, les gestes simples de la vie courante ont un impact sur le développement des enfants.

Allons plus loin dans cette description où l’on démontre le concept de feuilleter un livre aux tout-petits est rempli de bénéfices pour eux. Le magnifique site web de la fondation, www.naitreetgrandir.com, nous le dit: «Le livre est un jouet complet, car il présente plusieurs dimensions: on peut le regarder, le toucher, le manipuler, le raconter, etc. C’est d’abord un objet qui décrit et qui montre, en images et en mots, tout un monde familier ou nouveau pour l’enfant. C’est aussi un objet en papier, en carton, en tissu ou en plastique, dont on peut se servir pour jouer. Les livres ont aussi une logique, une histoire construite selon une séquence, avec des personnages […] afin d’explorer un livre de tous les côtés à l’aide de tous ses sens!»

Les publicités montrent une maman avec son bébé sur elle et ce sont des moments magiques d’une tendresse et d’une beauté par ailleurs toutes naturelles. Comme par exemple, lorsque le bébé lève la tête du livre pour regarder sa maman. L’autre publicité montre un papa avec son fils, tout petit, qui se tient à peine debout par lui-même. La père lui montre des images et se cache même la figure avec le livre pour faire un «coucou» à son petit, alors assis sur lui. Adorable.

Non seulement les publicités sont-elles pertinentes mais on sait bien ce qui se cache derrière: plusieurs séquences tournées pour n’en conserver que quelques secondes où parent et enfant partagent un moment si important.

On oublie trop souvent ces publicités de nature sociétale. La contribution du Certificat de publicité à cet égard est d’avoir créé, depuis longtemps déjà, un cours intitulé «Publicité sociétales et humanitaires» que donne l’expert Richard Leclerc.

J’encourage mes étudiants, qui seront peut-être bien parents, à regarder ces publicités sous un nouvel angle afin de découvrir l’importance de l’adéquation du message et de la réalisation. Enfin, bravo à la Fondation Lucie et André Chagnon et à l’agence Cossette pour ces moments magiques.