Et si la recette du bonheur reposait sur la semaine de 4 jours ? Pré-pandémie, nombre d’organisations ne croyaient pas au modèle de travail à distance. Pourtant, le modèle a fait ses preuves. À présent que cette avenue a été exploitée, pouvons-nous envisager de faire le saut vers les semaines de travail comprimées ? Plusieurs entreprises ont fait le test à travers le monde. Tranquillement, l’idée fait son bout de chemin en Amérique du Nord. Au Québec, on voit des agences emboîter le pas de plus en plus. Le Groupe Humanise avec son modèle flex, par exemple, permet à ses équipes de travailler 9 jours pour obtenir une journée de congé. Ou encore les agences Akufen, et Tux, qui a décidé d’avoir de longs week-ends chaque semaine.
Du mois d’avril à septembre 2022, aux États-Unis et au Canada, des milliers de salarié·es de 38 organisations profitent d’un vendredi de congé dans le cadre de l’expérience 4 Day Week Global, une organisation à but non lucratif associée à l’Université d’Oxford aidant les entreprises à exécuter et à mesurer l’impact d’une semaine de travail écourtée. Si cette expérience de 6 mois s’avère concluante, la réalité de la semaine de 4 jours pourrait enfin devenir réalité pour un plus grand nombre de personnes. Alléluia.
Dans le cadre de ce programme mondial, les entreprises participent à des ateliers qui les aident à trouver des méthodes de travail plus efficaces et sont jumelées à une entreprise mentor qui a déjà testé le modèle. Chez nos voisins du sud, les organisations travaillent de pair avec des chercheurs du Boston College pour mesurer le bien-être et la productivité dans le temps.
Qu’est-ce qu’une semaine de 4 jours, dans les faits ? La plupart des entreprises réduisent la semaine de travail à 32 heures sur 4 jours, plutôt que de maintenir 40 heures sur 4 jours. L’organisation 4 Day Week Global appelle ce modèle 100-80-100, ce qui signifie que les salarié·es reçoivent 100 % de leur salaire en ne travaillant que 80 % du temps, et en maintenant une productivité à 100 %. Alors que les entreprises ont réinventé leur façon de travailler et que le travail hybride est de plus en plus normalisé, le PDG de l’OBNL, Joe O’Connor, a indiqué que la demande pour participer au programme a augmenté de manière exponentielle au cours de la dernière année.
La réalité ? C’est que les employé·es perdent une bonne partie de leur journée au bureau pour des activités pas nécessairement liées à leur travail. Selon une enquête réalisée au Royaume-Uni en 2016 sur près de 2000 employé·es de bureau, un·e salarié·e moyen·ne n’accomplirait que 3 heures de travail par jour, quel que soit le nombre d’heures qu’il·elle passe au bureau.
En d’autres termes, si vous pensez que travailler de longues heures est essentiel à la réussite de votre organisation ou à celle de vos employé·es, vous vous leurrez. De longues heures au boulot créent du stress. Les employé·es stressé·es tombent malades plus souvent, commettent des erreurs qui coûtent cher, et finissent par se décourager et quittent le bateau… pour recommencer ce cercle vicieux ailleurs.
Alors que plusieurs entreprises redoublent d’efforts et de créativité pour attirer (et retenir) les talents en cette période de pénurie de main-d’œuvre, envisager le modèle 100-80-100 pourrait être un atout — tant pour l’employeur que pour les candidats. Un·e employé·e non surmené·e ne fera que mieux son travail.
Faites le test !