L’agence LG2 a produit un petit bijou de pertinence et d’impact pour son client, la SAAQ. En effet quelle brillante idée que de démontrer que dans le temps de la voiture et du cheval on ne «textait» pas. L’image de l’homme à la plume est très forte tout comme celle du télégraphe sur le siège de la veille voiture. Il en va de même pour les années soixante où l’on voit la jeune femme aller un peu dans tous les sens dans les rues de sa nouvelle banlieue. La mise en scène est ici exceptionnelle et l’évidence saute aux yeux. On se doute même, dans une approche d’appréhension, de ce qui va suivre. Et pourtant, on fait le saut lorsque l’on voit la séquence de l’accident.
On a ici affaire à la fois à une approche démonstrative et à deux approches psychologiques. Prioritairement celle de l’assimilation contraste qui habituellement fait référence à deux pôles dans l’esprit du consommateur: celui de l’acceptation et celui du rejet. La publicité de LG2 illustre bien cette théorie: on accepte qu’il ait été invraisemblable d’avoir eu, dans le passé, un tel comportement que de texter au volant. La dernière séquence de l’accident représente celui de la conséquence et donc il doit y avoir rejet de la part de l’automobiliste que d’utiliser son appareil en conduisant. Cette approche laisse aussi transparaître la théorie de la dissonance cognitive en ébranlant en quelque sorte les certitudes ou à tout le moins les opinions des automobilistes.
J’aime montrer à mes étudiants que la création publicitaire peut ainsi faire appel à la psychologie humaine sans pour autant devenir trop académique.