Depuis 10 ans, l’Indice CanTrustMC de Proof Strategies, la plus grande étude annuelle sur la confiance au Canada, analyse la confiance des Québécois·es et des Canadien·nes·es envers les institutions, les sources d’information, les politicien·nes et les partis politiques, l’intelligence artificielle et bien plus.

Faits saillants de l’étude 2025 :

  • Les Québécois·es ont le niveau de confiance le plus élevé envers la plupart des institutions canadiennes.
  • L’intelligence artificielle (IA) suscite une méfiance croissante chez les Québécois·es, qui sont désormais parmi les plus sceptiques au Canada à cet égard.
  • La génération Z — personnes nées entre 1997 et 2012 — démontre un niveau de méfiance élevé par rapport au reste de la population canadienne.

L’Indice CanTrustMC 2025 révèle que les Québécois·es sont ceux qui font le plus confiance à la majorité des grandes institutions canadiennes.

Parmi les cinq régions du pays, le Québec affiche le plus haut niveau de confiance envers sept des onze principales institutions, dont la Cour suprême, le système judiciaire, le Parlement canadien, la Banque du Canada et le secteur de l’éducation. Il partage aussi, avec la région de l’Atlantique, les plus hauts niveaux de confiance envers la GRC et le système d’immigration.

L’écart le plus marquant concerne la Cour suprême, en qui 62 % des Québécois·es ont confiance, contre 50 à 53 % ailleurs au pays. Les seules institutions pour lesquelles le Québec n’arrive pas en tête sont les Forces armées canadiennes et le système de santé, où la Colombie-Britannique se distingue.

À l’inverse, c’est dans les Prairies que les niveaux de confiance sont les plus bas, notamment envers le Parlement canadien (29 % contre 49 % au Québec), le système électoral (38 % contre 55 %) et la Banque du Canada (42 % contre 59 %). En matière d’éducation, c’est l’Ontario qui affiche le plus bas niveau de confiance (47 % contre 59 % au Québec).

L’étude approfondie révèle une crise de confiance envers les partis politiques et les politicien·nes, à un moment charnière de l’histoire. La génération Z, quant à elle, affiche une confiance fragile et nuancée, soulignant l’importance de l’inclure dans la construction d’un avenir stable et prospère.

Malgré un niveau historiquement bas de confiance envers la classe politique, un point positif ressort : deux tiers des Canadien·nes estiment que le gouvernement joue un rôle clé en améliorant la vie des citoyens, rejetant ainsi les discours antigouvernementaux. De plus, 65 % des Canadien·nes font davantage confiance au gouvernement fédéral lorsqu’il s’oppose à des pays menaçant notre prospérité, comme on l’observe actuellement face au président Trump, un reflet des valeurs nationales ancrées.

Les politicien·nes et les partis politiques sont confronté·es à la méfiance, mais une amélioration est encore possible
Malgré la méfiance vis-à-vis des partis et des politicien·nes, l’Indice CanTrust révèle une augmentation de la confiance envers l’équité du système électoral canadien et la représentativité des votes des citoyens lors des élections. Cette confiance demeure toutefois fragile, puisque seulement 40 % des Canadien·nes croient que les partis politiques peuvent prévenir l’ingérence étrangère au sein de leurs propres activités. 

Rendre Ottawa plus digne de confiance et défendre le Canada
Lorsqu’on leur demande comment rendre le gouvernement fédéral plus digne de confiance, les Canadien·nes estiment que, en plus de défendre le Canada, un meilleur financement pour le système de santé (70 %), plus d’avantages sociaux et un meilleur salaire pour les travailleur·euses (63 %), ainsi qu’un meilleur accès au logement (61 %) permettraient d’augmenter le niveau de confiance envers le gouvernement fédéral. Parallèlement, seulement 39 % des répondant·es croient que la confiance envers ce même gouvernement s’améliorerait en accordant des subventions et des incitatifs financiers aux grandes entreprises pour attirer des investissements.

À qui la génération Z fait-elle confiance? C’est ici que ça se complique.
À première vue, l’Indice CanTrust révèle un niveau d’insatisfaction et de méfiance généralisé et préoccupant au sein de la génération Z. Un peu plus du tiers de cette génération (39 %) est d’accord avec l’énoncé « la plupart des gens sont dignes de confiance », comparativement à près de la moitié (47 %) de la population générale. La situation est rendue plus complexe en raison d’un écart entre les sexes chez la génération Z : 32 % des hommes de cette tranche d’âge déclarent que « la plupart des gens sont dignes de confiance », contre 44 % chez les femmes.

La génération Z est celle qui se dit la moins satisfaite de sa vie, que ce soit sur le plan personnel, éducatif, social ou économique, par rapport aux autres groupes d’âge. Pourtant, des subtilités importantes font de cette génération un défi complexe en matière de confiance. 

Les hommes de la génération Z affichent une plus grande affinité envers le monde des affaires et la technologie : 43 % d’entre eux font confiance aux grandes entreprises, comparativement à 36 % des femmes de cette génération. Ils ont également une perception plus positive de l’innovation en intelligence artificielle (54 % contre 31 %) et du respect des valeurs canadiennes comme l’équité (59 % des hommes estiment que le Canada respecte cette valeur, contre 38 % des femmes de cette génération) et la diversité (66 % contre 51 %). Par ailleurs, les hommes plus jeunes font moins confiance aux institutions traditionnelles comme l’éducation (39 % contre 59 %) et le système judiciaire (42 % contre 54 %). Leur désintérêt pour les investissements et les réglementations du gouvernement en matière de durabilité, de diversité et de soins de santé démontre encore plus leur rejet des autorités traditionnelles.

À l’inverse, les femmes de la génération Z accordent une plus grande confiance aux figures familières et aux institutions de longue date, telles que les scientifiques (71 % contre 60 % des hommes de la génération Z) et les enseignants (65 % contre 50 %). On retrouve cette confiance envers les institutions traditionnelles chez les jeunes femmes, qui sont en faveur d’une augmentation des programmes et dépenses gouvernementales. Toutefois, elles désirent que ces systèmes reflètent mieux la diversité et l’équité, des valeurs canadiennes que la majorité des hommes de la génération Z considèrent comme étant déjà respectées par le Canada.

L’IA suscite la méfiance
À mesure que l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) se développe, son niveau de confiance global diminue, ce qui constitue un avertissement clair pour l’avenir. Près de la moitié des Canadien·nes (43 %) estiment que l’utilisation de l’IA rendra les sources d’information moins fiables.

Lorsqu’on leur a demandé s’il·elles faisaient confiance à l’IA pour contribuer à l’économie canadienne, 33 % des Canadien·nes ont répondu oui, contre 39 % en 2018. Au Québec, seulement 31 % ont dit faire confiance à l’IA pour contribuer à l’économie, soit presque le niveau le plus bas du pays et en baisse significative par rapport à 47 % en 2018, qui était alors le plus élevé au Canada. De plus, seulement 34 % des Canadien·nes font confiance à l’IA pour améliorer leur expérience en tant que consommateur·rices, malgré son utilisation croissante, contre 37 % il y a cinq ans, lorsque les niveaux de confiance étaient plus élevés. Le niveau de confiance que les Québécois·ses accordent à l’IA pour améliorer leur expérience en tant que consommateur·rices a également chuté, passant du plus haut au Canada en 2018 (41 %) à 33 % en 2025, ce qui les place maintenant à égalité avec la région des Prairies pour le plus bas niveau au pays.

L’Indice CanTrust 2025 a également examiné les niveaux de confiance dans l’IA pour appuyer différents secteurs, révélant des résultats tout aussi faibles. Les Canadien·nes sont sceptiques dans tous les secteurs, qu’il s’agisse de l’IA dans les gouvernements (31 %), les services financiers (35 %), les soins de santé (38 %) ou la vente au détail (39 %). À mesure que chaque secteur investit dans le développement d’applications pour l’IA, il est évident qu’une partie de cet investissement doit être consacré à bâtir la confiance.

La confiance dans l’IA est plus élevée chez les plus jeunes Canadien·nes et ceux ayant un niveau d’éducation plus élevé. Près de la moitié des Canadien·nes titulaires d’un diplôme universitaire ont confiance que l’IA contribue positivement à l’économie, tout comme 45 % des millénariaux. En ce qui concerne l’utilisation personnelle, la génération Z est en tête, avec 66 % affirmant qu’ils utilisent l’IA régulièrement ou occasionnellement pour leurs besoins.

Comprendre que la confiance peut se développer
Bien qu’il semble exister une tendance à percevoir la confiance comme quelque chose que l’on a ou que l’on n’a pas, l’Indice CanTrust révèle qu’il ne s’agit pas d’une simple image en noir ou blanc, mais bien de tout un spectre de perceptions. En effet, les réponses de nombreux participants de l’étude se situaient fréquemment juste en dessous de notre seuil de confiance (entre 5 et 7 sur une échelle de 1 à 7) et attribuaient une note de 4 sur 7 à plusieurs catégories. Ces personnes constituent un grand échantillon du Canada et font confiance à certaines choses et se méfient d’autres. Ce « vote décisif de confiance » peut être influencé par des actions positives et une meilleure communication, offrant ainsi des occasions en or pour les entreprises, les marques et les dirigeants de gagner cette confiance… ou de la perdre par complaisance.

Autres résultats marquants de l’enquête CanTrust 2025 :

  • Les médecins restent notre source la plus fiable d’informations, avec 75 % de confiance.
  • La confiance envers la Banque du Canada est stable à 51 % (59 % au Québec).
  • La confiance dans l’armée canadienne est passée de 52 % en 2022 à 61 % en 2025.
  • La confiance à l’égard de la GRC est passée de 48 % en 2022 à 57 % en 2025.
  • Pour la quatrième année consécutive, les salariés n’accordent à leur employeur qu’une note de « C » pour sa capacité à établir une relation de confiance avec des publics externes. (Personnes employées, tous secteurs confondus.)

Une décennie de données relatives à la confiance et « conçues au Canada »
Depuis 10 ans, l’Indice CanTrust étudie les qualités uniques et les tendances distinctes de la confiance au Canada. La confiance n’est pas universelle : chaque nation a son propre contexte. La recherche « conçue au Canada et pour le Canada » de Proof suit les tendances politiques, sociales et économiques de la confiance de notre pays. L’Indice CanTrust rejette l’hystérie générale et constate immanquablement qu’environ la moitié des Canadien·nes affirment que « la plupart des gens sont dignes de confiance ».

L’étude 2025 a été réalisée du 9 au 18 janvier. Le contexte de confiance, et la politique de façon générale, ont profondément changé depuis l’automne 2024.

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