Richard Nadeau a débuté sa carrière de concepteur-rédacteur en 1983. De McKim à Sid Lee, en passant par Saint-Jacques Vallée Y&R et Bos, il a toujours contribué à élever la création publicitaire québécoise, les campagnes autant que les humains. De Whippet à Historia, de PFK à St-Hubert, ses niaiseries intelligentes ont su mériter l’attention du public et le respect de l’industrie. À l'occasion de son départ à la retraite, des pairs ont tenu à lui dédier ce petit mot:

Ceci n’est pas une retraite.
C’est l’ouverture de la pêche. Un petit vertige avec pour tout filet, une promesse de truites fraîches.

Déjà, une pige ou deux patientent dans l’épuisette.

«Pas d’hommages, pas de remous, s’il-vous-plait. D’un coup que la digue céderait.»

Ok, Richard. Permets-nous juste de te faire la vague pendant que t’as pas de réseau. On espère que tu nous pardonneras ce petit débordement. En tout respect, on sait pas trop par où la prendre, cette révérence… Pour nous aussi, c’est une première fois.

Et c’est correct d’avoir l’œil humide. T’en mourras pas. Après tout, t’es pas coulé dans le chocolat.

Richard Nadeau, le rapide tranquille.
En surface, on pourrait croire qu’il rame dans le gros bon sens sans trop d’efforts. En vérité, il fait partie des rares qui créent le courant. Et on est une grosse gang à lancer nos lignes derrière, à fréquenter ses spots, à prendre des notes.

À observer Richard, on apprécie l’élégance du geste publicitaire. Le secret n’est ni dans l’appât ni dans l’hameçon, mais dans la façon de taquiner le poisson... Quand ce dernier est mort de rire, il s’embarque tout seul dans le bateau. C’est indolore et ça nous épargne en prime de l’assommer. Merci beaucoup, on retient la leçon.

Pour naviguer le tourbillon de la pub saison après saison avec autant de classe, il faut savoir rester simple. Surtout, ne pas tout compliquer. Manger son p’tit grilled cheese égal est un passage obligé: on ne peut pas gagner le tournoi à chaque année. D’ailleurs, c’était pas le but premier de l’exercice. Dans ce milieu, une bonne tête vous fait briller, un bon cœur vous fait durer. Et le sien, on vous jure, il est «grand comme ça».

***
Ceci n’est pas une légende.
C’est une bonne histoire de pêche. Un quota de trophées. Un record d’humilité.

Cher Richard, il n’est pas question ici de te ranger au musée. Tes bons coups sont imprimés dans l’imaginaire collectif et ta gentillesse persiste et signe. C’est de loin (et de proche), ton accomplissement le plus inspirant.

On va donc continuer à suivre le guide, peu importe où l’aventure te mène. L’instinct nous dit que c’est pas ton dernier BBQ…

Quand ton métier est un loisir, pas besoin de fermer les livres. Juste à prendre congé des feuilles de temps.

Au plaisir, Richard!

- Tes ami·es de l’industrie

richard