Après plus de 25 ans à œuvrer dans le secteur philanthropique, Fannie Perron s’associe à Pierre Leroux pour lancer Plan humain, une agence qui se consacre entièrement à la responsabilité sociale des entreprises et à l’impact que celles-ci peuvent avoir sur nos communautés.
Lorsque Fannie Perron a entamé sa carrière en philanthropie à la Société canadienne de la sclérose en plaques, sa vocation n’était pas particulièrement à la mode et la question de la RSE n’était certainement pas d’actualité. Le contexte a bien évolué depuis. On est passé des entreprises qui ne faisaient rien du tout à des marques qui se vouaient à toutes sortes de causes pour avoir l’air engagées. Aujourd’hui, si l’entrepreneuse lance Plan humain, c’est qu’elle croit fermement que les entreprises sont prêtes à bien faire les choses – et que son expertise peut les aider à avoir un impact réel.
L’impact social à l’avant-plan
Imaginer, générer et mesurer l’impact social. Voilà le slogan qui décrit parfaitement la mission de Plan humain. En effet, la jeune agence se distingue en s’attaquant au volet social de la RSE; un aspect qui, selon Fannie Perron, est souvent laissé de côté. «On parle beaucoup de la gouvernance et de la responsabilité environnementale, mais Pierre et moi avons choisi de nous concentrer sur tout ce qui touche à l’humain et aux communautés.»
Ce volet social peut comprendre, par exemple, les programmes visant à améliorer l’expérience du personnel, la diversité et l’inclusion, la santé et le mieux-être en entreprise ou encore l’engagement de l’entreprise auprès de la collectivité.
Un accompagnement personnalisé
Plan humain accompagne sa clientèle à toutes les étapes de son programme de RSE, en commençant par la réalisation d’un audit interne effectué auprès des employé·es. «On part de la base pour mieux comprendre quelles actions pourraient avoir le plus d’impact», explique la présidente et fondatrice.
Un plan stratégique de RSE est ensuite élaboré. Cela comprend la définition d’une thématique et de la structure du programme ainsi que l’impartition et le développement de partenariats avec des organismes s’il y a lieu. «Pour qu’un programme de RSE fonctionne réellement, il faut que quelqu’un en soit responsable. Parfois, les entreprises n’ont pas la capacité de désigner cette personne-là, alors on est là pour prendre les devants et les guider une étape à la fois.»
Le processus se conclut par la mesure de l’impact qu’a le programme sur le terrain, un exercice qui peut être difficile à réaliser pour les petites entreprises ou les organismes qui n’ont ni le temps ni les ressources nécessaires pour analyser les effets concrets de leurs actions. Grâce à leur réseau établi et à leur compréhension approfondie du secteur, Fannie Perron et Pierre Leroux peuvent agir comme courroie de transmission entre l’organisme et l’entreprise afin d’aider à évaluer et communiquer les résultats observés.
Mais l’approche du duo de Plan humain reste agile et personnalisée – son objectif étant d’aider, tout simplement. «On peut être là du début à la fin comme on peut donner un coup de pouce à l’une des étapes seulement. Ce qu’on veut, c’est offrir aux entreprises ce dont elles ont besoin pour avoir un réel impact positif.»
La RSE, un incontournable notre époque
Selon une étude du cabinet de relations publiques National publiée en 2016, «les Canadiens ne veulent pas simplement acheter quelque chose, ils veulent adhérer à quelque chose. Les gens vont accorder leur soutien à des entreprises et à des dirigeants avec lesquels ils ont l’impression de partager des valeurs communes». Puis, un sondage réalisé l’an dernier par la firme Qualtrics a révélé que 54 % des employé·es américains accepteraient un salaire moindre dans une entreprise qui partage leurs valeurs. De plus, 56 % de ces personnes ont affirmé qu’elles n’accepteraient pas un emploi au sein d’une entreprise dont les valeurs vont à l’encontre des leurs. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, il est évident que les entreprises ne peuvent plus jouer à l’autruche ou se contenter de faire du socialwashing.
«Dans les dernières années, beaucoup d’entreprises et de marques sont allées trop vite en lançant des initiatives sans s’assurer que la machine pouvait suivre. Cela a contribué à alimenter le cynisme de la population. Les gens pensent que les entreprises s’engagent seulement pour leur image.»
L’avantage de s’allier à une équipe comme celle de Plan humain, c’est que sa raison d’être repose entièrement sur sa volonté de changer les choses. Elle prendra le temps de bien réfléchir en amont afin que le plan puisse être réellement mis en pratique.
Depuis le lancement discret de ses activités en juillet dernier, Plan humain a travaillé avec des entreprises d’envergure telles que prAna et BRP. Face à cette réussite, Fannie Perron souhaite tout de même que son agence conserve une taille humaine afin de préserver la proximité qu’elle cultive avec ses clients.
«Ma plus grande réalisation, c’est d’avoir choisi, il y a 25 ans, de mener une carrière axée sur mes valeurs et de pouvoir aujourd’hui mettre mon propre bagage d’expérience à profit pour des entreprises qui veulent vraiment en faire plus.»
1 https ://www.ledevoir.com/economie/477806/etude-le-cynisme-envers-les-dirigeants-est-generalise-au-canada
2 https ://www.cnbc.com/2022/07/01/most-workers-want-their-employer-to-share-their-values.html